Pour mon ami Jon
Jon a perdu son blog... souvenirs envolés ? Cela me fait me repencher sur le passé.
Un blog détruit pour moi aussi. Un jour où je ne voulais plus laisser de moi sur le net la trace des années écoulées et une certaine image de moi que je n'aimais pas. C'est très rapide d'appuyer sur le bouton "supprimer", c'est comme appuyer sur la gachette d'une arme, c'est comme se laisser tomber, c'est comme avaler ce qu'on a dans la paume de la main. Un grand saut dans le vide.
On efface le tableau, parce qu'on n'a plus envie de le voir, parce qu'on n'a plus envie que quelqu'un le voit.
Et les souvenirs dans tout ça ? Le hic est que les souvenirs qui restent ont tendance à être les plus mauvais. Et que les bons souvent s'effacent ou deviennent plus timides.
Que reste-t-il des années passées sinon la sensation d'un grand vide quand on n'en possède pas le souvenir ?
Je n'ai jamais aimé les photos. En prendre, en regarder, c'est regarder vers le passé, et pourtant je regrette la suppression de ce blog. Finalement pas pour le plaisir que j'aurais eu à le relire, mais simplement pour lui-même. Les objets-souvenirs sont plus des doudous, des présences affectueuses, que de réels livres à relire.
Quand j'étais enfant puis adolescente, j'avais une excellente mémoire des instants passés. Une mémoire photographique et complète. Je me souvenais de tout. Je revoyais tout des évènements passés, je ressentais toutes les sensations mémorisées, à la demande. Je ne voyais donc pas l'utilité de conserver des "souvenirs" et j'ai jeté beaucoup de choses que je regrette ; aujourd'hui que les souvenirs se sont effacés.
Mes amies et lectrices assidues de mon ancien blog m'en ont voulu d'avoir détruit ce qui appartenait aussi à leur histoire. Mais je l'avais choisi. Me faire voler ce que j'ai moi même voulu effacer aurait sans doute été pire.
J'ai commencé à rédiger ce nouveau blog en 2011. A l'idée de pouvoir moi aussi en perdre le contenu, j'ai changé mon mot de passe pour quelque chose de plus sécurisant. Et j'ai cherché le moyen d'en imprimer le contenu. Je le ferais peut-être. Mais peut-être pas. Quand je relis les premiers articles écrits en 2011, je me dis que ce temps n'est plus et je préfère refermer l'album à souvenirs. Je me dis que ce qui compte c'est le temps présent et qu'il convient de s'y étendre avec délectation.
Alors, Jon, vive ton nouveau blog ! Je te souhaite pour l'avenir un présent qui sétire... avec délectation :-)
Beauté Monstre
Un grand collage images et mots, dans le même esprit que le "Lettres anonymes" du 5 mai 2013. Fait tout aussi rapidement, mots et photos découpés sans idée préalable.
Salons du dessin Paris 2015
DRAWING NOW PARIS : du mercredi 25 au dimanche 29 mars 2015 au Carreau du Temple.
SALON DU DESSIN : du mercredi 25 mars au lundi 30 mars 2015 - au Palais Brongniart
LES CAHIERS DESSINES : du 21 janvier au 14 août 2015 - Halle Saint Pierre
I am - premier trio de fiches
ça me reprend... le petit jeu du cadavre exquis. Une fiche qui vit sa vie + une fiche, plus une fiche, qui communiquent et forment un tout. Stop ou encore ? On peut poursuivre indéfiniment, jusqu'à se lasser. Les lettres et les mots sont juste le prétexte pour générer des formes et jouer avec le noir et le blanc. Le sens, à répéter comme un mantra : "je suis qui je suis", "je suis comme je suis", "je suis ce que je suis"... Se connaître et s'accepter ça prend toute une vie. Fiche après fiche, jour après jour, le dessin se poursuit et forme un tout, la vie s'écrit, texte à jamais inachevé.