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Vale Decem -  Au jour le jour
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25 mars 2013

Regarder "l'automate"

automate_hopper_171Automate, 1927, Edward Hopper

Ce qui me frappe en premier dans ce tableau c'est le petit nombre de couleurs et la simplicité des formes.

Ma première envie c'est de tracer la prolongation des lignes fuyantes et regarder comment tout cela est construit (le tracé rouge délimite un carré).

automate_hopper_171b

Pour les couleurs (pas évident d'analyser une image et pas le tableau lui même) ce sont les primaires : jaune (orangé), bleu (violet) pour le plateau de la table et l'ombre du radiateur, rouge (orangé) dans les fruits, la robe, la bouche, en bord de fenêtre.

Il y a du rouge allié à chaque autre primaire (du rouge pour oranger le jaune et du rouge pour violacer le bleu). Cette dominante rouge et le vert du costume se mettent mutuellement en avant.

Pour ce qui est de la température, tout me paraît chaud (le vert de la veste compris, qui contient du jaune), sauf le plateau de la table (j'ai l'impression qu'il est grisé par du vert), qui paraît très froid - et à un degré moindre - le sol (ombre du radiateur).

automate_hopper_171c

Plus je regarde le tableau plus je suis mal à l'aise. Je n'arrive pas à ne voir que des formes abstraites, tout désigne le personnage et tout souligne sa solitude. Les couleurs chaudes de l'image en couleur arrivent à donner quelque chose d'apaisant à la scène mais je trouve qu'en niveaux de gris le coté sombre est tellement fort qu'il en devient écrasant.

La femme est cachée sous son chapeau, et on dirait que le bord en L de la fenêtre et les deux lignes de lumière la montrent du doigt. Le peintre a parfaitement rendu à la fois la solitude, et le sentiment de cette femme seule qui se ferme aux regards environnants qu'on imagine.

Si je devais dessiner ce tableau, je tracerai chaque forme simple au feutre et je remplirai les formes de manière à tout faire en aplats de noir, à la manière d'une gravure sur bois de Franz Masereel.

A propos de noir, sur l'image il est impossible de déterminer comment il a été obtenu, par quel mélange de couleurs. En modifiant les réglages on voit qu'il n'est pas le même partout, il a une qualité différente autour du personnage :

automate_hopper_171d

(Voir les commentaires ci-dessous pour la suite des observations)

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25 mars 2013

4, 5, 6 allons dans les bois

Je continue finalement avec la même technique, c'est à dire un seul feutre que j'appuie plus ou moins pour gérer l'épaisseur des traits de hachure. C'est possible avec celui que j'ai utilisé sur le dernier croquis.

Mon objectif est d'arriver à obtenir un tracé juste du premier coup, ce qu'on appelle "un bon coup de crayon". C'est pour ça que je ne dessine pas au graphite, je ne veux pas avoir la possibilité de gommer. On apprend de ses erreurs, alors il faut que les erreurs restent apparentes.

 

4

Dans le premier croquis j'ai mal appréhendé la hauteur des personnages par rapport à la largeur du chemin. Le petit dessin dans l'encadré, c'est un parapet au dessus d'un ruisseau, je ne sais pas si ça se reconnaît. Je pense pour qu'il aurait fallu aussi que je décolle le petit cadre du bord de la feuille.

 

5

Dans le second avec la croix, c'est l'ellipse du cercle de la croix que j'ai mal "capté". Normalement le cercle est creux, mais là ça n'apparaît pas j'ai ombré trop rapidement sans laisser de jour. J'ai dessiné le motif trop à gauche sur la page, alors j'ai tracé un cadre pour recentrer un peu le dessin. Il aurait sûrement fallu que j'assombrisse un peu l'arrière plan pour que la croix s'y détache.

 6

Dans le troisième les proportions sont meilleures, et je trouve que les hachures aussi du fait que le feutre que j'ai utilisé me permettait des traits fins. Je pense que ça manque de profondeur et que j'aurais pu améliorer ça avec un traité différent entre les maisons du fond de la ruelle et celles de l'avant-plan. J'ai tracé un trait au dessus du croquis mais là c'est peut-être une erreur, au lieu de cadrer j'ai l'impression que ça tasse le dessin.

 

D'une manière générale il faudrait que j'augmente un peu mon vocabulaire graphique, avec par exemple une manière de dessiner les plantes plus variée. J'ai un souci pour rendre les valeurs sombres dans les végétaux. Il est vrai que l'usage d'un lavis m'y aiderai bien, mais l'épaisseur des feuilles de ce carnet n'est prévue pour ça, ça risque de gondoler. J'ai pensé utiliser un crayon de couleur, qui aurait l'avantage de ne pas avoir besoin de fixation.

Tout de même, j'aimerais bien arriver à tout dessiner avec un seul traceur, parce que je ne regarde pas d'abord les contours et ensuite les ombres, je regarde les deux en même temps et je veux dessiner les deux en même temps, sans avoir à changer d'outil.

N'hésitez pas surtout à me montrer ce qui peut être amélioré et me signaler les erreurs que je n'ai pas vues quelles qu'elles soient (porportion, ombrage, mise en page...). Ces croquis sont vraiment des outils de travail et n'ont pas de fin en soi :-)

22 mars 2013

Troisième pas

3

21 mars 2013

Sur la route de Compostelle

1

2

J'ai repris hier le chemin de l'atelier de dessin, avec un livre sur la route de Saint Jacques de Compostelle. Un sujet qui s'imposait. Juste un feutre noir au bout du rouleau (il m'a laché au troisième croquis) et un carnet à dessin, pour une reprise à petits pas prudents.

Je commence un carnet de voyage, sans le voyage et d'après photos. En attendant mieux donc.

Mon dernier dessin est daté du 30 janvier. Pratiquement deux mois. Je ne pensais pas que ça faisait aussi longtemps. Bon, bon, bon...

18 mars 2013

Vincent Van Gogh - Dessins - année 1884

Une sélection personnelle des dessins de l'année 1884 et une peinture de nature morte. Pendant la même période, Vincent dessine beaucoup de tisserands et machines à tisser. Je leur préfère ces dessins à la plume de jardins et arbres en hiver.

Je m'intéresse plus particulièrement à la façon de tracer, à l'écriture et à son évolution. Et bien sûr la façon d'amener la lumière. J'aime beaucoup la nature morte.

Avenue-of-Poplars

Behind-the-Hedges

Ditch

Houses-with-Thatched-Roofs

Parsonage-Garden

pollard-birches-1884

the-kingfisher-1884

Vicarage-Garden,-The

wheat-harvest-1884

Winter-Garden

still-life-with-five-bottles-1884

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17 mars 2013

Peindre c'est dessiner - Dessiner c'est peindre - Dessiner ou peindre c'est abstraire - Le contour

Dessins de Jean-François Millet (1814-1875) :

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Brooklyn_Museum_-_The_Large_Shepherdess_(La_Grande_Bergère)_-_Jean-François_Millet

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"A ceux qui me disaient "peindre c'est dessiner avec de la couleur" je répondais "soit, et dessiner en noir et blanc, c'est proprement peindre en blanc et noir !". Ils disaient eux, "peindre c'est dessiner" et moi "dessiner c'est peindre" !" (Vincent Van Gogh)

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millet

 Dessin de Georges Seurat (1859-1891) :

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Dessin de Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867) :

Ingres mrs-charles-badham

"Le contour d'une chose, c'est à dire la ligne imaginaire qui paraît délimiter cet objet observé d'un certain point de vue est une abstraction. Déterminer le contour d'une chose est une opération tout à fait mentale".

Source : "comment regarder le dessin - Marco Bussagli

 

Photo_Tosa-ecole_des_001

Les affirmations comme "ceci est peindre" et "ceci est dessiner" et le dénigrement du tracé dans la peinture, n'ont pour moi aucun sens. Le tracé et le contour, comme l'ombrage et le flou, sont des outils de représentation communs au dessin et à la peinture. Ils ont en tant que tels, le pouvoir d'exprimer le mouvement, le modelé, la perspective, en bref le réel ou l'imaginé (c'est à dire la représentation mentale qu'on en a).

Dire que tracer avant de peindre, ou souligner les masses peintes de contours, revient à figer la représentation, c'est faire une généralité de particularités. Ce n'est pas l'outil qui est en cause, mais l'emploi que certains en font. Rejeter l'outil parce qu'il est parfois mal utilisé c'est comme se priver d'utiliser une de ses deux mains.

 

"Soyez assuré qu'il y a bel et bien du sentiment dans vos figures, qu'elles sont robustes et viriles. Ne doutez pas de vous même sous ce rapport et dessinez toujours d'une main ferme, précisemment parce que vous ne doutez pas de vous-même".

"Prenez une eau forte de millet, une gravure de Dürer, et vous vous rendrez pleinement compte de ce qu'il est possible d'exprimer par un contour".

Vincent Van Gogh  

16 mars 2013

Don et travail - Faculté créatrice et obsession - Mélancolie

Vincent - Drenthe (sept - dec 1883)

"Le commerce des oeuvres d'art entraîne avec lui certains préjugés auxquels j'estime possible que tu restes encore attaché, notamment que peindre est un don ? Certes oui, c'est un don, mais pas comme ils l'entendent ; il faut tendre les mains pour le saisir, et le saisir n'est pas facile ; il ne faut pas s'attendre à ce que le don se révèle de lui-même. Il y a bien quelque chose, mais pas du tout comme on le dit. C'est en travaillant qu'on apprend ; c'est en peignant qu'on devient peintre. Si l'on veut devenir peintre, si on en a l'envie, si on sent ce que tu sens, alors on le peut ; mais ce "pouvoir-là" va de pair avec la peine, les soucis, les déceptions, les heures de mélancolie, d'impuissance, et tout ça. Voilà ce que j'en pense. Je trouve que peindre est une telle obsession que j'ai été forcé de faire un croquis à l'instant pour n'y plus penser." 

"On ne saurait étouffer la faculté créatrice ; ce qu'on ressent doit finalement se manifester."

"Le travail est un besoin absolu pour moi (...) il n'y a que le travail qui me procure de la joie. Ce qui veut dire que la joie qui me vient d'ailleurs est coupée net et que je tombe en proie à la mélancolie dès que je dois m'arrêter."

15 mars 2013

(Ecrit par vincent 7 ans avant sa mort)

"Machinalement, sans aucune raison précise, j'ajoute quelques lignes à ma lettre, pour te faire part d'une idée qui m'est venue à l'esprit.

Non seulement je me suis mis à dessiner relativement assez tard, mais encore, je ne suis pas sûr de vivre encore beaucoup d'années.

Si je calcule de sang froid (...), je crois pouvoir conclure que mon corps tiendra le coup pendant disons six à dix ans. Si je me dépense sans compter au cours de ces dix années, je ne franchirai pas le cap de la quarantaine. J'ai n'ai pas l'intention de me ménager, ni de repousser les émotions et les peines - il m'est relativement indifférent de vivre plus ou moins longtemps. (...)

Je sais une seule chose avec certitude : je dois achever en quelques années une tâche déterminée ; point n'est besoin de me dépêcher outre mesure, car cela ne mène à rien - je dois me tenir à mon travail avec calme et sérénité, aussi régulièrement et aussi ardemment que possible ; le monde ne m'importe guère, si ce n'est que j'ai une dette envers lui, et aussi l'obligation, parce que j'y ai déambulé pendant trente années, de lui laisser par gratitude quelques souvenirs sous forme de dessins ou de tableaux - qui n'ont pas été entrepris pour plaire à l'une ou l'autre tendance, mais pour exprimer un sentiment humain sincère.

Donc, mon oeuvre constitue mon unique but - si je concentre tous mes efforts sur cette pensée, tout ce que je ferai ou ne ferai pas deviendra simple et facile, dans la mesure où ma vie ne ressemblera pas à un chaos et où tous mes actes tendront vers ce but. (...)

Je suis tenu de réaliser en quelques années une oeuvre pleine de coeur et d'amour".

14 mars 2013

John Everett Millais- Etudes et peintures - illustrations

J'ai déjà parlé de John Everett Millais, en montrant quelques tableaux. Cette fois j'y reviens au sujet du dessin - études préparatoires et illustrations. Les études sont des dessins au trait. Les illustrations possèdent un style complètement différent.

cymon-and-iphigenia-study

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elgiva-seized-byorder-of-odo-archbishop-of-canterbury

Ces deux premiers dessins de Millais sont intéressants à observer. Il y a seulement des contours, et c'est l'épaisseur des traits qui donne le relief.

Les deux suivants illustrent sa recherche de composition pour une oeuvre peinte.

N04792_10

N04623_10

Il a hésité sur la position des personnages et leur emplacement...

N03584_10

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Ici le père, au départ curieux de ce que fait sa fille, a finalement été représenté en train de travailler. De l'idée à la réalisation finale, que s'est-il passé qui a motivé les changements ?

the-woodman-s-daughter

StudyIsabella

Là le personnage de gauche fait finalement porter son poids vers l'avant, ce qui fait basculer son siège, lui donne une posture moins figée et donne du mouvement à la scène.

lorenzo-and-isabella

Après les études préparatoires, voilà des illustrations, dessinées par Millais et gravées par les frères Dalziel. Il y a une telle différence de style entre les dessins préparatoires au trait et les illustrations qu'on dirait qu'ils sont l'oeuvre de deux artistes différents.

Quelle différence également entre les oeuvres en couleur et celles en noir et blanc ! Les peintures colorées sont bavardes, décoratives, le discours est noyé dans une sorte de brouhaha. Dans les illustrations en noir et blanc le message est direct et clairement audible, comme une voix dans le silence.

the good samaritan

the hidden treasure

the leaven

the lost piece of silver

the sower

J'aime particulièrement cette dernière image, pour le choix de cadrage audacieux et le coté graphique des éléments du sol, pierres et herbes. La précédente est magnifique pour la posture et l'éclairage, les cinq sont empreintes de force, et dans toutes, la composition et le choix du point de vue sont remarquables.

13 mars 2013

Une oeuvre de James Tissot - Du dessin aux tableaux

N04295_10(Ramsgate - Encre sur papier - 1876)

ramsgate tissot( Ramsgate- pointe sèche - 1876)

a_passing_storm-large(A passing storm - Huile sur toile - 1876)

Room-Overlooking-The-Harbour-large(Room overlooking the harbour - huile sur toile- terminé en 1878)

J'ai déjà écrit un article sur James Tissot, mais j'ai trouvé de lui ce beau dessin de Ramsgate à l'encre et cela m'a amusée de mettre à la suite les peintures qui ont utilisé le décor de ce dessin.

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