Nature morte au crayon à papier
Depuis le début du mois je prends des cours de dessin à l'atelier où je sculpte. Trois natures mortes sont installées pour quelques semaines, le temps de les dessiner, ensuite une autre installation de trois natures mortes prend la suite. C'est le moyen que j'ai trouvé pour enfin dessiner régulièrement. Le regard critique de mon professeur m'aide à aiguiser mon regard et à acquérir la technique qui me manque. Quelle dureté de crayon utiliser pour quel matière à rendre, quel détail m'a échappé... J'ai beaucoup de connaissances théoriques mais très peu pratiqué, malgré ma passion pour le dessin. J'attends chaque semaine avec impatience ce moment hors du temps. J'ai la chance d'avoir la salle de dessin pour moi toute seule, et de bénéficier du petit ronron des conversations des sculpteurs qui sont dans la pièce à coté. Des conditions idéales.
Une visite au Musée du Louvre
Sortie de musée sous un ciel dramatique et les rayons du soleil couchant
Le prétexte de cette visite, c'est une exposition temporaire sur le dessin d'extérieur.
Le plaisir commence en arrivant à la station de métro Louvre. Une mosaîque de perles offerte par le Mexique, très colorée, très belle. Ensuite les jolies boutiques souterraines et leurs lumières, la librairie du Louvre qui nous appelle et à qui on dit "à tout à l'heure", la pyramide de verre inversée devant le mot "printemps".
Et puis l'expo de dessins. Des arbres dans un lavis de bruns, des dessinateurs dessinés, dans des carnets, des batiments, la Nature, des gravures faites sur le sujet, très belles, très détaillées, l'écriture de Daubigny, de Corot, les chambres claires, la petite boite d'aquarelle de Manet. Le tour est vite fait, on le refait. On est bluffées, et décomplexées aussi. Le talent, la maîtrise, et aussi les essais, les ratés, l'apprentissage que ça raconte.
Et après ? Le musée presque pour nous seules, on se laisse entraîner d'une salle à l'autre, un peu au hazard, on tourne en rond. Les belles statues grecques dont la douceur appelle la main. Il ne faut pas, pas bien. Mélange de force et de douceur, les muscles et la rondeur, la matière a l'air chaude, comme une peau sous laquelle il y aurait de la vie. Les drapés retombent sous leur poids, soulignent les formes, le marbre est souple. Je ne peux pas m'empêcher de poser la main, d'en caresser une joue, sans peser, en douce, dans un petit coin. Un visage altier et pensif, impressionnant, et sans défense c'est tentant.
Ensuite les peintres flamands, forcément. Tiens, cette jeune femme dans la belle robe rouge, c'est le sosie de la fille d'un ami. Les détails sont à couper le souffle. Les perles, les cheveux, les voiles transparents, la transparence de la peau, les tissus, les rouges, les dentelles et les cuirasses, les mains ridées, entrecroisées, les lumières et les ciels, le froid d'un jour enneigé, les fleurs de Van Os et de Van Huysum, et les regards de certaines peintures qui vous vont droit au coeur. Dans un petit coin trois peintures de Navez et leurs yeux fixés sur moi, l'émotion survient, comme un cadeau. Le coeur est plein.
Et puis, la fatigue, les salles passées trop rapidement, quelques belles marines, un arbre que j'ai copié il y a longtemps et dont j'ai fait un petit pastel.
Mais on ne peut pas partir sans avoir rendu visite à De Vinci, quelle douceur, par hazard on passe devant les Ingres, incroyables de modelé et de relief. On s'attendrit et on communie avec l'amour maternel représenté par Mme Vigée Lebrun, qu'on ramène avec soi.
La fatigue devient épuisement, mais la lumière est si belle au dehors, et la Seine si haute et si rapide qu'on s'attarde, forcément. On s'amuse à prendre des photos de reflêts et de transparences dans une des petites pyramides. Ensuite on retrouve la librairie, qu'on a pas oublié, on y passerait des heures, mais les heures ont passé il est temps de rentrer. Les jambes coupées mais la tête pleine de Beauté emmagasinée.
Aquarelle
Au fil des années mon amour pour le dessin reste intact. Un amour platonique car très peu de pratique ! Ces derniers temps aménagement d'un petit espace à moi à la maison, qui me permet un peu plus de confort cependant. Je vais où l'envie du moment me pousse, sans but autre que celui de satisfaire le besoin toujours présent de faire quelque chose de mes mains. Deux grands collages de mots comme celui que j'avais déjà fait, un collage abstrait, un portrait à la sanguine, du coloriage, des dessins abstraits aux crayons de couleurs, et des essais d'aquarelles. Mes envies c'est toujours dessiner sur le motif, comme un fantasme jamais réalisé. Le progrès c'est plutôt dans la tête qu'il a eu lieu. La question de la finalité commence à me laisser en paix, et j'ai appris à laisser croasser la petite voix critique intérieure.
Non, tout cela n'a aucun sens, le seul intérêt est celui d'exister, pendant qu'on existe. Eprouver, pendant que l'on sent. Jouir de la beauté, en presser tout le jus, s'oublier dans l'instant, redevenir enfant.
Toujours attirée par la curiosité, comme un chat par le mouvement, je continue de papillonner d'un sujet à l'autre, d'une technique à l'autre, d'une admiration à l'autre, une oeuvre, un nuage, une fleur, une belle émotion, avec moins de gravité qu'autrefois. La sagesse comme un sédiment, accumulée par le temps, qui retournerait vers l'enfance avec un goût de désabusé.
Une petite fleur donc, à l'aquarelle, pour essayer.
Salons du dessin 2018
Première publication sur ce blog depuis bien longtemps. Sensiblement depuis mon exposition de 2015 dans un centre de rééducation. Il y a vraisemblablement un lien de cause à effet. Il devenait moins nécessaire de m'exposer sur le blog puisque j'avais fait la démarche de le faire dans la vraie vie.
Aujourd'hui je poursuis la tâche d'imprimer petit à petit et de relier les fascicules de toutes mes publications depuis le début, tâche que j'ai entreprise il y a longtemps aussi. J'en suis à l'année 2013. Histoire de garder ce qui risque de disparaître un jour d'internet. Je ne relis pas tout, je parcours. J'étais bavarde à une époque. Période Van Gogh, période Picasso, période des cours et de telle ou telle technique, du noir et blanc ou de la couleur...
J'écrivais à l'époque comme dans un journal intime avec quelques lecteurs, témoins de mon parcours avec l'Art et ses découvertes et réflexions. Etes-vous encore là mes témoins ? Je reprends l'écriture et peut-être aussi le reste. Pour un temps ou pour longtemps, l'avenir le dira.
Salon du dessin - du 21 au 26 mars 2018 - Palais Brongniard Place de la Bourse 75002 Paris - de 12h à 20h
Drawing Now - du 22 au 25 mars 2018 - Carreau du Temple Paris
Très déçue par les années précédentes du salon du dessin contemporain, je ne sais pas ce qu'il devient...
Salons du dessin 2016 - 6
Salons du dessin 2016 - 5
Salons du dessin 2016 - 4
Salons du dessin 2016 - 3
Ferdinand Hodler
Old Man, Dejected / Figure Study for ‘Die enttäuschten Seelen’
Pencil, reworked in coloured chalk, on thin wove; squaring in pencil; 1891.
Signed in pencil lower right: F Hodler.
159 x 150 mm
Giovanni Battista Marcola, attr. to
1711 - Verona - 1772
Battle of Centaurs and Lapiths, c. 1740
Pen and ink in brown, brown and grey wash, heightened with white and yellow
29,8 x 131,5 cm
Giovanni Segantini
"A Small Gathering In A Garden"
Black chalk, pen and ink on pa
30.5 x 46.3 cm
Salons du dessin 2016 - 2
Des noms d'artistes relevés au salon du dessin, avant que mon stylo me lâche...
Luigi Loir
Karel de Nerée tot Babberich
Max Seliger
Paolo Vetri
Louis Léopold Boilly
Alexandre Gabriel Decamps
Christoffer Wilhelm Eskersberg
Charles Michel Ange Challe
Albert Gleizes
Roclant Roghman
Jean Baptiste Wicar
Allart Van Everdingen
Vieira da Silva
Vincenzo Gemito
Antonio Mancini
Osenfant