Papier peint, jouets
Au départ cinq ou six caractères d'écriture, simples et inventés. Alignés et répétés comme des "lignes" d'écriture horizontales. D'autres signes sont venus s'ajouter, de plus en plus petits pour former des traces de plus en plus complexes. Au final le dessin se présente de manière verticale. Ensemble de signes identiques et pourtant uniques.
Tracer des formes directement au feutre, sans trembler, s'apparente au tir à la carabine. Cela demande de la concentration, du calme, on arrête de respirer. Quand toutes les formes sont tracées et qu'elles semblent bien s'harmoniser dans une composition équilibrée vient le temps du remplissage. Autre moment zen où c'est au tour des aplats de devoir composer ensemble et trouver un autre équilibre.
A chaque fois, recherche d'harmonie et d'équilibre. Comme si j'organisais le chaos pour en faire quelque chose de serein.
Et curieusement, alors que j'ai toujours soutenu que le monde et les gens ne sont ni noirs ni blancs mais toujours d'une infinité de nuances de gris, mes dessins sont à l'inverse. Des oppositions de contraires. Courbes et droites, pleins et vides, douceur et tranchant, simplicité et complexité. Curieusement aussi, il n'y a aucun modelé. Aucun relief, alors que c'est ce que j'aime habituellement quand je dessine. Ces créations abstraites venues de je ne sais pas où ne sont finalement pas du dessin, mais quelque chose qui s'apparente plus à de l'écriture, à des symboles.