Liberté
Feutre - typographie inspirée par le poème "Liberté" - 30 x 40 cm
Une deuxième interprétation du mot liberté, née de l'évolution de mes deux dessins précédents inspirés par le poème d'Eluard. La précédente version faite il y a un mois était inachevée je le savais. Il fallait que ça murisse un peu.
Purge - Sofi Oksanen
C'est presque un conte. Une histoire. Extrêmement bien écrite, extrêmement bien racontée.
Encore la guerre. Et je ne l'ai pas fait exprès, mais bon pas de hasard, probablement. "Purge" est le vécu féminin de la guerre autant que "l'art français de la guerre" en est le vécu masculin. C'est dire comme il est dur.
Où il est montré que la guerre continue pour de nombreuses femmes, même par temps de paix.
L'Art français de la guerre - extrait
"... j'aimais les célibataires de mon âge qui vivaient seules dans de petits appartements, et qui, quand je venais, allumaient des bougies et se lovaient sur leur canapé en entourant leurs genoux de leurs bras. Elles attendaient de sortir de là, elles attendaient que je dénoue leurs bras, que leurs bras puissent étreindre autre chose que leurs genoux, mais vivre avec elles aurait détruit cette magie tremblante de la flamme qui éclaire les femmes seules, cette magie des bras refermés qui enfin s'ouvraient pour moi ..."
La sculpture que j'ai en cours est inspirée de ce passage. Cela fait deux séances que j'y travaille et elle sort petit à petit de l'argile.
Epaule
Epaule - Modelage argile blanche finition cire légèrement teintée - d'imagination
L'atelier de modelage a réouvert après sa fermeture annuelle. J'ai pu récupérer cette sculpture réalisée avant les vacances et passée à la cuisson entre temps. Elle fait écho à Nuque, mon modelage précédent.
Le bas relief que j'avais modelé avant l'été d'après une peinture de Tamara de Lempicka a lui, explosé à la cuisson. Je n'en ai pas plus de regrets que ça, j'y étais moins attachée qu'à celle ci.
L'Art français de la guerre
En général je n'aime pas les prix goncourt. J'ai acheté celui-là à Carrefour Market. Je ne sais pas qui s'occupe du rayon des livres dans ce magasin, mais il y avait de bons livres. Pas que des romans à l'eau de rose et des policiers. Et étonnament, un bon prix goncourt. Enfin... un prix goncourt que j'aime.
Pour choisir un livre je l'ouvre à n'importe quelle page et j'en lis un extrait. Le premier était bien écrit, et juste. Il correspondait tellement à ce que je pense, j'aurais pu le signer. ça parlait des idées qu'on chasse et qui reviennent la nuit. J'ai continué à picorer des passages ici et là. Toujours bien écrits, toujours justes, bien vus, intelligents. Et surtout porteurs d'images. J'ai donc acheté le livre et tout lu dans l'ordre.
Il fait partie de ces livres dont on se dit "ce passage est magnifique, j'aimerais le noter, j'aimerais y revenir" et puis on continue sa lecture et on se dit "je relirai, je reviendrai pour noter" et puis on continue le récit.
"L'Art français de la guerre" parle de la France, parle d'identité nationale et raciale, parle de guerres, parle d'Art. Montre le passé pour éclairer le présent. Manie des idées tellement brulantes qu'elles sont comme des grenades dégoupillées dans les mains de leur auteur. Elles pourraient lui péter à la figure. Ce sont des idées dangereuses. Mais l'Auteur est intelligent. Très. Il a la délicatesse qui permet de manipuler la grenade, la dégoupiller, la conserver en main et lentement reposer la goupille.
C'est un premier roman. Incroyable non ? Premier roman et bing, prix goncourt ? Enfin... premier roman publié d'un écrivain à ses heures, qui se pensait écrivain raté. On se pose des questions. Sur l'homme en question, sur ses autres écrits, sur les maisons d'édition qui les ont refusés.