Graphic - Carnets de croquis
De Steven Heller et Lita Talarico aux Editions La Martinière
Un gros bouquin de 350 pages. Un petit texte sur chaque artiste et sa manière d'utiliser le carnet de croquis. Indépendamment des extraits de carnets qui sont montrés, c'est ce texte qui est intéressant. En fait le discours est le même. Le carnet de croquis est un espace de liberté, un objet personnel qui se fiche du "bien fait", c'est un ensemble de notes pour conserver des idées ou des souvenirs, une sorte de journal intime imagé parfois. Les techniques sont multiples, les supports variés et les contenus aussi. Des bouts de papier collés, des mots, un peu de tout. Chacun parle de sa peur de la page blanche, ou pas. L'objet est parfois important en lui même, ou pas. Il y a des post-it crayonnés pendant des coups de fils, des pages de livres ou des pages de cahiers quadrillés. Il y a des dessins superbes et des petites choses enfantines. C'est un grand ramassis de tout et n'importe quoi mais on a envie de rentrer dans ces carnets comme dans des greniers et farfouiller partout.
ça m'a fait du bien de lire ça. Un bien fou et libérateur. ça fait des années et des années que j'achète des cahiers sans jamais rien écrire dedans. Périodiquement comme je n'en fais rien je les donne à ma fille pour ses cours. Et régulièrement je recommence. Depuis quelques temps ce ne sont plus des cahiers mais des carnets de croquis que j'achète et j'ai toujours peur de les entamer. Je fais mes petits dessins et croquis sur des feuilles volantes, des post it, des blocs de feuilles que je détache. Il en traîne un peu partout.
Hier après avoir feuilleté le bouquin j'ai entamé mon premier carnet de croquis. Pour contrer ma peur des grandes pages blanches c'est un petit carnet à spirales (10x15). J'en ai pris un autre avec un quadrillage à petits carreaux (21x21), pour la même raison.
J'ai noté au feutre en page de garde "je m'en fout de mal faire". Fout avec un t, c'est juste une petite faute mais pour moi c'est énorme (le fait de ne pas la corriger). Et sur la page d'après j'ai fait le croquis d'un visage souriant. Imparfait mais souriant, avec de jolis repentirs et dessous j'ai écrit "l'erreur est belle".
Et puis j'ai écrit le mot liberté.
Tout un programme.