Papier peint, jouets
Au départ cinq ou six caractères d'écriture, simples et inventés. Alignés et répétés comme des "lignes" d'écriture horizontales. D'autres signes sont venus s'ajouter, de plus en plus petits pour former des traces de plus en plus complexes. Au final le dessin se présente de manière verticale. Ensemble de signes identiques et pourtant uniques.
Tracer des formes directement au feutre, sans trembler, s'apparente au tir à la carabine. Cela demande de la concentration, du calme, on arrête de respirer. Quand toutes les formes sont tracées et qu'elles semblent bien s'harmoniser dans une composition équilibrée vient le temps du remplissage. Autre moment zen où c'est au tour des aplats de devoir composer ensemble et trouver un autre équilibre.
A chaque fois, recherche d'harmonie et d'équilibre. Comme si j'organisais le chaos pour en faire quelque chose de serein.
Et curieusement, alors que j'ai toujours soutenu que le monde et les gens ne sont ni noirs ni blancs mais toujours d'une infinité de nuances de gris, mes dessins sont à l'inverse. Des oppositions de contraires. Courbes et droites, pleins et vides, douceur et tranchant, simplicité et complexité. Curieusement aussi, il n'y a aucun modelé. Aucun relief, alors que c'est ce que j'aime habituellement quand je dessine. Ces créations abstraites venues de je ne sais pas où ne sont finalement pas du dessin, mais quelque chose qui s'apparente plus à de l'écriture, à des symboles.
Tant de nuits - Alain Bashung
Mon ange je t'ai haï
je t'ai laissé aimer d'autres que moi
Un peu plus loin qu'ici
Mon ange je t'ai trahi
tant de nuits alité
que mon coeur a cessé
de me donner la vie
si loin de moi...
des armées insolites,
et des ombres équivoques,
des fils dont on se moque,
et des femmes que l'on quitte
des tristesses surannées
des malheurs qu'on oublie
des ongles un peu noircis
mon ange je t'ai puni
à tant me sacrifier
icône idolâtrée
immondices à la nuit
mon ange je t'ai haï
je t'ai laissé tuer
nos jeunesses ébauchées
le reste de nos vies
si loin de moi...
mes armées insolites
et des ombres équivoques
des fils dont on se moque,
et des femmes que l'on quitte
des tristesses surannées
des malheurs qu'on oublie
des ongles un peu noircis
mon ange je t'ai Haï
La poésie comme l'Art en général laisse la place à des interprétations partagées ou personnelles. C'est ce qui lui donne sa richesse et en fait l'attrait. A quoi pensait Bashung quand il chantait cette chanson ? Pour moi ces mots évoquent les enfants que nous étions et que nous avons trahi.
Sport
Le corps gentiment se donne de la peine
pour bercer mon âme
et en musique doucement, elle s'endort
et tout s'apaise