Nuque
Modelage - Argile chamottée blanche - Lissée, poncée et cire ivoire.
Voir article précédent "Sculpter la terre".
Je trouve l'épaule, le cou, la nuque des femmes d'une beauté et d'une grâce extrêmes. Cette sculpture est d'une grande douceur au toucher, lissée pendant 4 heures puis poncée après cuisson. J'ai une autre sculpture en préparation sur ce thème, il y en aura peut-être davantage.
Je mets du temps à réaliser mes sculptures en ce moment parce que je n'ai pas de vision quand je commence, j'ai juste une sensation et une idée de départ. Je cherche les courbes et les proportions tout en modelant. J'arrondis là, je creuse ici, je laisse venir, je prends mon temps, beaucoup de plaisir sensuel à toucher et lisser la terre, à la travailler à ses différents stades d'assèchement.
L'objet fini n'est que la trace de ce rapport physique à la matière. J'aime la terre. J'ai réfléchi à sculpter le bois ou la pierre tendre, mais le contact, les outils, les sensations, les sons seraient différents.
Mes modelages deviennent plus libres, j'attache peu d'importance au respect des proportions de toute façon. C'est presque plus quelque chose d'abstrait, ou disons que plusieurs choses se mélangent. Ce sont des associations d'idées nées du dialogue avec la terre. Ici il y a l'idée de la mère penchée sur l'enfant (voir Maternité de Picasso), et le mot mère appelle le mot mer d'où cette forme de vague et de déferlement dans la courbure du dos et l'enroulement des cheveux. Maternité, tendresse de la posture, fragilité de la nuque offerte, sensualité de l'arrière de l'oreille, refuge offert par le creux de l'épaule sont autant de sensations et d'idées ressenties pendant l'acte de modeler.