Picasso - sources
Pierre Daix - Picasso - Hachette littératures - Pluriel poche 560p
Brassaï - Conversations avec Picasso - Gallimard - 393p
Picasso - Propos sur l'art - Edition de Marie-laure Bernadac et Andoula Michael - Art et artistes Gallimard - 190p
Pablo Picasso - Ingo F. Walther - Taschen - 92p
13 journées dans la vie de Picasso - documentaire 3h 02
Je n'ai pas encore regardé ce documentaire, seulement les premiers instants mais qui me paraissent intelligents. J'avais acheté il y a très longtemps ce petit taschen, je l'ai lu pour un premier contact. Ce qui frappe le plus, c'est celle d'une évolution à l'envers. Il a attaqué le dessin comme un adulte pour le finir comme un enfant.
La deuxième idée c'est que ce n'est pas ce que fait l'artiste qui importe, c'est ce qu'il est. Il l'a dit lui-même et c'est évident quand on regarde son oeuvre. L'Art c'est laisser une trace pour se survivre à soi-même. Dire j'étais là, j'étais ça, je voyais et ressentais ça. C'est matérialiser l'impalpable, c'est aussi faire durer l'instant fugitif.
D'autres idées sur le rôle du succès dans la liberté de l'artiste. Avoir commencé comme un adulte lui a permis de revenir vers l'enfance.
Je reviendrai sur tout ça, au fur et à mesure des citations, paroles ou oeuvres choisies.
Droites et rondes
J'ai acheté une règle et un compas. Il y a des rosaces, des arches, des pavages, des cercles et des carrés, qui me trottent dans la tête. Je ne sais pas ce que je vais en faire, juste envie d'une feuille blanche, et commencer à tracer des formes pures.
Curiosité, Van Gogh, Marilyn, Picasso...
Tout part d'un questionnement, d'une curiosité.
Vincent Van Gogh, Marilyn Monroe, Picasso... Il y a la statue qu'on leur a érigée, il y a l'opinion publique. Il y a les gens, qui répètent à l'infini ce qu'ils ont entendu dire, ce que tout le monde en pense, ce que tout le monde sait, ce qui se dit partout.
Mais il y a qui derrière tout ça ?
Il ne faut pas confondre la statue avec la personne.
Ces mains ont produit près de 50 000 œuvres. Dont 1 885 tableaux, 1 228 sculptures, 2 880 céramiques, 7 089 dessins, 342 tapisseries, 150 carnets de croquis et 30 000 estampes (gravures, lithographies, etc.). Cette oeuvre dresse le portrait d'une âme. C'est elle qui m'intéresse.
Quand je regarde ces deux peintures je n'ai aucun doute sur la beauté de l'âme qui en est l'auteur. Je vois sa sensibilité, son empathie, sa profondeur, sa force, sa liberté (vis à vis des règles, des principes établis, de l'opinion des gens), son intelligence et ses capacités créatives. Et forcément j'ai envie d'entre voir et d'en connaître davantage. Heureusement il a vécu 91 ans, heureusement il a eu du succès, heureusement il a laissé beaucoup de traces.
Pas d'amour là dedans ?
Vincent Van Gogh - Dessins - 1890
1890 - C'est la dernière année. Je perçois ces dessins comme un regard jeté en arrière, sur des styles et des sujets anciens, comme des souvenirs revisités.
Ici s'achève mon étude de la correspondance et des dessins de Van Gogh. Si j'étais étudiante je ne le lâcherai pas de si tôt et je pourrais y consacrer une thèse. Il y a tant d'aspects que je n'ai pas approfondis. La dimension littéraire de sa correspondance et ses nombreuses références, la théorie de la couleur, l'emploi de la touche en tant que language, les caractéristiques psychologiques de sa personnalité et ses impacts sur son écriture graphique... il y a de quoi y consacrer une vie. Ce n'est pas souhaitable, on peut s'y engloutir complètement.
Je pense que je vais m'intéresser à cet autre personnage fascinant qu'est Picasso. Et comme je l'ai fait pour Van Gogh, faire connaissance avec lui à partir de ses oeuvres et de ses écrits.
Références :
http://www.vangoghgallery.com.
Vincent Van Gogh - Correspondance générale T1,2,3 Biblos Gallimard
(Il est préférable de lire les articles dans l'ordre chronologique - ils sont accessibles en cliquant sur les tags "dessins de Van Gogh" et "Van Gogh" ci-dessous).
Vincent Van Gogh - Dessins - 1889
Vincent Van Gogh a souvent comparé la peinture à la musique et il décrivait la façon dont les touches ou les traits s'enlaçent. Je trouve qu'en 1889 cette perception qu'il avait est particulièrement bien rendue dans ces dessins où les traits se mélangent et se répondent comme dans une danse. Par contraste avec cette fluidité, je remarque l'emploi de hachures aux traits en batons dans certains dessins comme les arums ou la fontaine.
Dans les autres dessins le geste graphique est comme une calligraphie très souple et très libre, qui existe en elle-même indépendamment du paysage qu'elle représente, comme une abstraction.
Vincent Van Gogh - Dessins - 1888
Le 20 février 1888 Vincent s'installe seul à Arles. Il adopte dans son dessin, mais aussi dans sa peinture, l'écriture graphique qu'on lui connaît le plus. C'est un language qu'il avait déjà utilisé en 1881, mais qu'il enrichit de nouveaux signes et de l'esprit du Japon.
Pendant l'année 1888 on peut dire qu'il subit une véritable explosion créative, période pendant laquelle il produit des centaines de dessins et peintures qui sont autant de chefs d'oeuvres. Subit, parce que l'épuisement psychique et physique provoque un choc nerveux et une grave dépression nerveuse fin décembre.
Vincent Van Gogh - Dessins - 1887
1887 est à mon sens l'année où Van Gogh maîtrise absolumment le dessin. Dans des techniques, styles et même écritures variés, dans lesquels il pourra puiser par la suite à volonté comme dans une boite à outils.
Il assimile l'apport de l'impressionnisme, du pointillisme, du cloisonnisme, de l'académisme, du japonisme... sans jamais rien perdre de son originalité. J'ai regardé tous les dessins qu'il a produit, année par année, guettant l'évolution qui allait le conduire au style graphique qu'on lui connait. En fait il n'y a pas de passage graduel d'un style à l'autre. Comme on va le voir, en arrivant à Arles (son Japon à lui), il va adopter d'un seul coup un vocabulaire graphique différent, fait de points, de traits, de ronds, de petits signes variés, uniquement au trait. Cette écriture correspondra à une période donnée.
Sur la durée par contre, je remarque le style et le contenu (arbres en hiver) du troisième dessin de cette page. C'est à cela qu'il revient pour exprimer les choses les plus personnelles, le fond mélancolique de sa personnalité, comme en 1890, dernière année de sa vie :
Le cinquième dessin est impressionnant. Vincent est un géant. Il ouvre la porte à ceux qui viendront après lui, Egon Schiele, Picasso, cet autre génie.
Un géant par la force de son ressenti, par sa capacité à assimiler genres et techniques, par la force de caractère qui lui permet de ne pas en subir l'influence, par sa liberté vis à vis des règles et des principes, par sa créativité, par sa capacité de travail, par sa profondeur spirituelle et le sens de ses oeuvres.
Vincent Van Gogh - Dessins - 1886/1887
De mars 1886 à février 1888 Vincent Van Gogh habite chez son frère Théo à Paris. Il expérimente le dessin de style académique et le dessin de plâtres (qu'il avait rejetté auparavant en Hollande). Il dessine de nombreuses versions du torse de Vénus à l'atelier Fernand Cormon, où il fait la connaissance de Toulouse Lautrec et Emile Bernard.
(Emile Bernard - Après le bain les nymphes 1908)