Van Gogh a choisi sa chambre dans la « maison jaune » comme sujet. Il réalise cette peinture en octobre 1888, période pendant laquelle il attend la venue à Arles de Paul Gauguin avec qui il souhaitait fonder un cercle d'artistes. (source : wikipédia)
Première version - Arles Octobre 1888 - huile sur toile - 72 x 90 cm
Van Gogh réalisera deux autres versions de ce tableau. L'original ayant été abîmé, son frère Théo lui demanda d'en réaliser une copie avant que l'original ne soit restauré. Van Gogh peindra donc en 1889 la deuxième version de La Chambre de Van Gogh à Arles (sans toutefois chercher à faire une copie exacte du tableau de 1888) actuellement exposée au Art Institute of Chicago.
"Mon cher Théo, enfin je t'envoie un petit croquis pour te donner une idée de la tournure que prend le travail. Car aujourd'hui je m'y suis remis. J'ai encore les yeux fatigués, mais enfin j'avais une nouvelle idée en tête et en voici le croquis. Toujours toile de 30.
C'est cette fois ci ma chambre à coucher tout simplement, seulement la couleur doit ici faire la chose et en donnant par sa simplification un style plus grand aux choses, être suggestive ici du repos ou du sommeil en général. Enfin la vue du tableau doit reposer la tête ou plutôt l'imagination.
Les murs sont d'un violet pâle. Le sol est à carreaux rouges.
Le bois du lit et les chaises sont jaune beurre frais, le drap et les oreillers citron vert très clair.
La couverture rouge écarlate. La fenêtre verte.
La table à toilette orangée, la cuvette bleue.
Les portes lilas.
Et c'est tout - rien dans cette chambre à volets clos.
La carrure des meubles doit maintenant encore exprimer le repos inébranlable. Les portraits sur le mur et un miroir et un essuie-mains et quelques vêtements. Le cadre - comme il n'y a pas de blanc dans le tableau - sera blanc.
Cela pour prendre ma revanche du repos forcé que j'ai été obligé de prendre. J'y travaillerai encore toute la journée de demain, mais tu vois comme la conception est simple. Les ombres et ombres portées sont supprimées, c'est coloré à teintes plates et franches comme les crépons (japonais).
... comment vont les douleurs, n'oublie pas de m'en donner des nouvelles."
Deuxième version - Saint Rémy sept 1889 - huile sur toile 73 x 92 cm
"Mon cher Gauguin, ... Je vous écrivais l'autre jour que j'avais la vue étrangement fatiguée. Bon, je me suis reposé deux jours et demi, et puis je me suis remis au travail, mais n'osant pas encore aller en plein air. J'ai fait, toujours pour ma décoration, une toile de trente de ma chambre à coucher, avec les meubles en bois blanc que vous savez.
Eh bien, cela m'a énormément amusé de faire cet intérieur sans rien, d'une simplicité à la Seurat. A teintes plates, mais grossièrement brossées, en pleine pâte... J'aurais voulu exprimer un repos absolu par tous ces tons très divers, vous voyez, et où il n'y a de blanc que la petite note que donne le miroir à cadre noir (où fourrer encore la quatrième paire de complémentaires là-dedans)."
Van Gogh réalisera une troisième version, plus petite (57 x 74 cm), qu'il offrira en cadeau à sa sœur. Cette version se trouve au Musée d'Orsay à Paris.
Troisième version - Saint rémy sept 1889 - huile sur toile 56.5 x 74 cm
"Ma chère soeur, ... Tu trouveras le plus laid probablement l"Intérieur" une chambre à coucher vide avec un lit en bois et deux chaises - et pourtant je l'ai peint deux fois en grand. J'ai voulu arriver à un effet de simplicité comme on le trouve décrit dans Félix Holt. En te disant cela tu comprendras peut-être vite le tableau, mais il est probable que non prévenus cela reste ridicule pour d'autres. Faire de la simplicité avec des couleurs voyantes cela n'est pourtant pas commode et moi je trouve qu'il peut être utile de montrer qu'on puisse être simple avec autre chose que du gris, blanc, noir et brun."