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3 octobre 2013

L'Art français de la guerre - extrait

"... j'aimais les célibataires de mon âge qui vivaient seules dans de petits appartements, et qui, quand je venais, allumaient des bougies et se lovaient sur leur canapé en entourant leurs genoux de leurs bras. Elles attendaient de sortir de là, elles attendaient que je dénoue leurs bras, que leurs bras puissent étreindre autre chose que leurs genoux, mais vivre avec elles aurait détruit cette magie tremblante de la flamme qui éclaire les femmes seules, cette magie des bras refermés qui enfin s'ouvraient pour moi ..."

 

La sculpture que j'ai en cours est inspirée de ce passage. Cela fait deux séances que j'y travaille et elle sort petit à petit de l'argile.

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1 octobre 2013

L'Art français de la guerre

En général je n'aime pas les prix goncourt. J'ai acheté celui-là à Carrefour Market. Je ne sais pas qui s'occupe du rayon des livres dans ce magasin, mais il y avait de bons livres. Pas que des romans à l'eau de rose et des policiers. Et étonnament, un bon prix goncourt. Enfin... un prix goncourt que j'aime.

Pour choisir un livre je l'ouvre à n'importe quelle page et j'en lis un extrait. Le premier était bien écrit, et juste. Il correspondait tellement à ce que je pense, j'aurais pu le signer. ça parlait des idées qu'on chasse et qui reviennent la nuit. J'ai continué à picorer des passages ici et là. Toujours bien écrits, toujours justes, bien vus, intelligents. Et surtout porteurs d'images. J'ai donc acheté le livre et tout lu dans l'ordre.

Il fait partie de ces livres dont on se dit "ce passage est magnifique, j'aimerais le noter, j'aimerais y revenir" et puis on continue sa lecture et on se dit "je relirai, je reviendrai pour noter" et puis on continue le récit.

"L'Art français de la guerre" parle de la France, parle d'identité nationale et raciale, parle de guerres, parle d'Art. Montre le passé pour éclairer le présent. Manie des idées tellement brulantes qu'elles sont comme des grenades dégoupillées dans les mains de leur auteur. Elles pourraient lui péter à la figure. Ce sont des idées dangereuses. Mais l'Auteur est intelligent. Très. Il a la délicatesse qui permet de manipuler la grenade, la dégoupiller, la conserver en main et lentement reposer la goupille.

C'est un premier roman. Incroyable non ? Premier roman et bing, prix goncourt ? Enfin... premier roman publié d'un écrivain à ses heures, qui se pensait écrivain raté. On se pose des questions. Sur l'homme en question, sur ses autres écrits, sur les maisons d'édition qui les ont refusés.

10 août 2013

La courbe de tes yeux

La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul Eluard

28 juin 2013

Baudelaire, la vie antérieure

vie_ant_rieure

J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de mille feux
Et que leurs grands piliers, droits et majestueux,
Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques.

Les houles, en roulant les images des cieux,
Mêlaient d'une façon solennelle et mystique
Les tout-puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux.

C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes,
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeurs,

Qui me rafraîchissaient le front avec des palmes,
Et dont l'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir.

31 mai 2013

Picasso - sources

daix

Pierre Daix - Picasso - Hachette littératures - Pluriel poche 560p

 

brassai

Brassaï - Conversations avec Picasso - Gallimard - 393p

 

propos

Picasso - Propos sur l'art - Edition de Marie-laure Bernadac et Andoula Michael - Art et artistes Gallimard - 190p

 

taschen

Pablo Picasso - Ingo F. Walther - Taschen - 92p

 

13 journées dans la vie de Picasso - documentaire 3h 02

Je n'ai pas encore regardé ce documentaire, seulement les premiers instants mais qui me paraissent intelligents. J'avais acheté il y a très longtemps ce petit taschen, je l'ai lu pour un premier contact. Ce qui frappe le plus, c'est celle d'une évolution à l'envers. Il a attaqué le dessin comme un adulte pour le finir comme un enfant.

La deuxième idée c'est que ce n'est pas ce que fait l'artiste qui importe, c'est ce qu'il est. Il l'a dit lui-même et c'est évident quand on regarde son oeuvre. L'Art c'est laisser une trace pour se survivre à soi-même. Dire j'étais là, j'étais ça, je voyais et ressentais ça. C'est matérialiser l'impalpable, c'est aussi faire durer l'instant fugitif.

D'autres idées sur le rôle du succès dans la liberté de l'artiste. Avoir commencé comme un adulte lui a permis de revenir vers l'enfance.

Je reviendrai sur tout ça, au fur et à mesure des citations, paroles ou oeuvres choisies.

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30 mai 2013

Curiosité, Van Gogh, Marilyn, Picasso...

Tout part d'un questionnement, d'une curiosité.

Vincent Van Gogh, Marilyn Monroe, Picasso... Il y a la statue qu'on leur a érigée, il y a l'opinion publique. Il y a les gens, qui répètent à l'infini ce qu'ils ont entendu dire, ce que tout le monde en pense, ce que tout le monde sait, ce qui se dit partout.

Mais il y a qui derrière tout ça ?

Il ne faut pas confondre la statue avec la personne.

picasso22

Ces mains ont produit près de 50 000 œuvres. Dont 1 885 tableaux, 1 228 sculptures, 2 880 céramiques, 7 089 dessins, 342 tapisseries, 150 carnets de croquis et 30 000 estampes (gravures, lithographies, etc.). Cette oeuvre dresse le portrait d'une âme. C'est elle qui m'intéresse.

Quand je regarde ces deux peintures je n'ai aucun doute sur la beauté de l'âme qui en est l'auteur. Je vois sa sensibilité, son empathie, sa profondeur, sa force, sa liberté (vis à vis des règles, des principes établis, de l'opinion des gens), son intelligence et ses capacités créatives. Et forcément j'ai envie d'entre voir et d'en connaître davantage. Heureusement il a vécu 91 ans, heureusement il a eu du succès, heureusement il a laissé beaucoup de traces.

medium_ESPGNE_PICASSO_la_femme_qui_pleure

picasso-maternite

Pas d'amour là dedans ?

28 mai 2013

Vincent Van Gogh - Dessins - 1890

Branch-with-Leaves

Cypresses-with-Four-People-Working-in-the-Field

Cypresses-with-Two-Women-in-the-Foreground

Dead-Leaf-and-Pod

Enclosed-Field-with-a-Sower-in-the-Rain

Interior-of-a-Farm-with-Figures-at-the-Fireside

Lady-with-Checked-Dress-and-Hat

Peasant-Digging

Snow-Covered-Cottages-with-Cypresses-and-Figures

Sun-over-Walled-Wheat-Field

Country-Road

1890 - C'est la dernière année. Je perçois ces dessins comme un regard jeté en arrière, sur des styles et des sujets anciens, comme des souvenirs revisités.

Ici s'achève mon étude de la correspondance et des dessins de Van Gogh. Si j'étais étudiante je ne le lâcherai pas de si tôt et je pourrais y consacrer une thèse. Il y a tant d'aspects que je n'ai pas approfondis. La dimension littéraire de sa correspondance et ses nombreuses références, la théorie de la couleur, l'emploi de la touche en tant que language, les caractéristiques psychologiques de sa personnalité et ses impacts sur son écriture graphique... il y a de quoi y consacrer une vie. Ce n'est pas souhaitable, on peut s'y engloutir complètement.

Je pense que je vais m'intéresser à cet autre personnage fascinant qu'est Picasso. Et comme je l'ai fait pour Van Gogh, faire connaissance avec lui à partir de ses oeuvres et de ses écrits.

Références :

http://www.vangoghgallery.com.

Vincent Van Gogh - Correspondance générale T1,2,3 Biblos Gallimard

(Il est préférable de lire les articles dans l'ordre chronologique - ils sont accessibles en cliquant sur les tags "dessins de Van Gogh" et "Van Gogh" ci-dessous).

23 mai 2013

Vincent Van Gogh - The end - Juillet 1890

Country-Road

Vincent Van Gogh - Country road - Saint Rémy mars/avril 1890

(Je viens de terminer la lecture de la correspondance de Vincent Van Gogh. Je reprendrai dans de prochains articles mon exploration de ses dessins depuis 1885, date à laquelle je me suis arrêtée précédemment.)

22 mai 2013

Après la crise d'Arles - Vincent Van Gogh- février 1890

 0012-110

 

"Je ne sais pas si tu comprendras que l'on puisse dire de la poésie rien qu'en bien arrangeant les couleurs, comme on peut dire des choses consolantes en musique."

 

"J'ai malheureusement un métier que je ne connais pas assez pour m'exprimer comme je le désirerais."

 

"J'ai toujours du remords et énormément, quand je pense à mon travail si peu en harmonie avec ce que j'aurais désiré faire."

 

"En écrivant cette lettre je me suis levé pour aller donner quelques coups de brosse à une toile en train - c'est précisemment celle avec les pins ravagés contre un ciel rouge, orange, jaune - hier c'était très frais - des tons purs et éclatants - eh bien en t'écrivant je ne sais quelles pensées me venaient et en regardant ma toile je me disais ce n'est pas ça. Alors j'ai pris une couleur qui paraît sur la palette du blanc mat et sale qu'on obtient en mélangeant du blanc, du vert et un peu de carmin. Ce ton vert je l'ai sabré sur tout le ciel et voilà qu'à distance cela attendrit les tons en les rompant et pourtant il semblerait que l'on gâte et salit sa toile. Le malheur et la maladie ne font-ils pas cela de nous et de notre santé, et ne valons-nous pas mieux tels que dans la fatalité le grand sort nous emporte, que sereins et bien portants selon nos propres idées et désirs vagues de bonheur possible. Je ne le sais. Quelques-uns de mes tableaux, lorsque je les compare à d'autres, portent bien la trace que c'est un malade qui les peint et je t'assure que je ne le fais pas exprès. Mais c'est malgré moi à des tons rompus qu'aboutissent mes calculs."

 

A propos d'un article élogieux sur son travail :

"J'ai trouvé l'article de M. Aurier, abstraction faite si je mérite ce qu'il dit de moi, en soi très artistique, très curieux. Mais c'est plutôt comme cela qu'il faudrait être, que la triste réalité de ce que je me sens... ces idées dont il parle ne sont pas à moi car en général les artistes impressionnistes sont tous ainsi, sous une même influence et tous nous sommes un peu névrosés. Cela nous rend très sensibles à la couleur et à son langage particulier, ses effets de complémentaires, de contrastes d'harmonie. Mais quand j'ai lu l'article j'en devenais presque triste, juste en pensant : faudrait être comme cela et je me sens si inférieur...

...me sentant devenu un enfant bien dégénéré. Songeant ainsi, mais bien lointain, me vient le désir de me refaire et de chercher à me faire excuser de ce que mes tableaux sont pourtant presque un cri d'angoisse, tout en symbolisant dans le rustique tournesol la gratitude."

Vincent Van Gogh - Saint Rémy février 1890

 

20 mai 2013

Se reposer

Van Gogh a choisi sa chambre dans la « maison jaune » comme sujet. Il réalise cette peinture en octobre 1888, période pendant laquelle il attend la venue à Arles de Paul Gauguin avec qui il souhaitait fonder un cercle d'artistes. (source : wikipédia)

chambre1

Première version - Arles Octobre 1888 - huile sur toile - 72 x 90 cm

Van Gogh réalisera deux autres versions de ce tableau. L'original ayant été abîmé, son frère Théo lui demanda d'en réaliser une copie avant que l'original ne soit restauré. Van Gogh peindra donc en 1889 la deuxième version de La Chambre de Van Gogh à Arles (sans toutefois chercher à faire une copie exacte du tableau de 1888) actuellement exposée au Art Institute of Chicago.

"Mon cher Théo, enfin je t'envoie un petit croquis pour te donner une idée de la tournure que prend le travail. Car aujourd'hui je m'y suis remis. J'ai encore les yeux fatigués, mais enfin j'avais une nouvelle idée en tête et en voici le croquis. Toujours toile de 30.

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C'est cette fois ci ma chambre à coucher tout simplement, seulement la couleur doit ici faire la chose et en donnant par sa simplification un style plus grand aux choses, être suggestive ici du repos ou du sommeil en général. Enfin la vue du tableau doit reposer la tête ou plutôt l'imagination.

Les murs sont d'un violet pâle. Le sol est à carreaux rouges.

Le bois du lit et les chaises sont jaune beurre frais, le drap et les oreillers citron vert très clair.

La couverture rouge écarlate. La fenêtre verte.

La table à toilette orangée, la cuvette bleue.

Les portes lilas.

Et c'est tout - rien dans cette chambre à volets clos.

La carrure des meubles doit maintenant encore exprimer le repos inébranlable. Les portraits sur le mur et un miroir et un essuie-mains et quelques vêtements. Le cadre - comme il n'y a pas de blanc dans le tableau - sera blanc.

Cela pour prendre ma revanche du repos forcé que j'ai été obligé de prendre. J'y travaillerai encore toute la journée de demain, mais tu vois comme la conception est simple. Les ombres et ombres portées sont supprimées, c'est coloré à teintes plates et franches comme les crépons (japonais).

... comment vont les douleurs, n'oublie pas de m'en donner des nouvelles."

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Deuxième version - Saint Rémy sept 1889 - huile sur toile 73 x 92 cm

"Mon cher Gauguin, ... Je vous écrivais l'autre jour que j'avais la vue étrangement fatiguée. Bon, je me suis reposé deux jours et demi, et puis je me suis remis au travail, mais n'osant pas encore aller en plein air. J'ai fait, toujours pour ma décoration, une toile de trente de ma chambre à coucher, avec les meubles en bois blanc que vous savez.

Eh bien, cela m'a énormément amusé de faire cet intérieur sans rien, d'une simplicité à la Seurat. A teintes plates, mais grossièrement brossées, en pleine pâte... J'aurais voulu exprimer un repos absolu par tous ces tons très divers, vous voyez, et où il n'y a de blanc que la petite note que donne le miroir à cadre noir (où fourrer encore la quatrième paire de complémentaires là-dedans)."

Van Gogh réalisera une troisième version, plus petite (57 x 74 cm), qu'il offrira en cadeau à sa sœur.  Cette version se trouve au Musée d'Orsay à Paris.

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Troisième version - Saint rémy sept 1889 - huile sur toile 56.5 x 74 cm

"Ma chère soeur, ... Tu trouveras le plus laid probablement l"Intérieur" une chambre à coucher vide avec un lit en bois et deux chaises - et pourtant je l'ai peint deux fois en grand. J'ai voulu arriver à un effet de simplicité comme on le trouve décrit dans Félix Holt. En te disant cela tu comprendras peut-être vite le tableau, mais il est probable que non prévenus cela reste ridicule pour d'autres. Faire de la simplicité avec des couleurs voyantes cela n'est pourtant pas commode et moi je trouve qu'il peut être utile de montrer qu'on puisse être simple avec autre chose que du gris, blanc, noir et brun."

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