Drawing Now 2015 - Dorothea Schuz
Drawing Now 2015 - Danica Phelps
D'habitude au salon du dessin je note sur un carnet le nom des artistes qui m'intéressent. Cette année j'ai utilisé mon appareil photo. C'est plus rapide mais je pense que du coup j'ai pris moins de temps pour apprécier les dessins.
J'ai vu de Danica Phelps une série de croquis extraits d’un projet de vie intitulé Income’s Outcome. Ces dessins sont comme un journal de ses dépenses (codes barres en rouge) et recettes (codes barres en vert). C'est comme un livre de compte, plus les barres rouges et vertes sont longues, plus la somme est importante.
"Composé comme un journal intime, Income’s Outcome consigne, sauvegarde et partage avec le spectateur les recettes des ventes de ses dessins et les dépenses effectuées avec l'argent des ventes. Phelps partage aussi bien les épisodes tumultueux de sa vie sexuelle, qu’un simple passage à la laverie ou une sortie avec son fils. Ces épisodes esquissés d’un trait sensuel et précis, comme saisis dans le vif, s’accompagnent d’informations chiffrées sur ce qu’ils ont coûté. Danica Phelps fait de ses acheteurs des maillons de son oeuvre. Elle consigne leur nom sur une seconde génération de dessins réalisée par un transfert sur papier de soie de chaque dessin vendu. Ces reproductions sont réalisées sur demande, et sans limitation du nombre. L’acheteur de seconde main est informé des ventes précédentes du dessin de son choix. Lieux et dates des transactions, identité des acheteurs informent chaque nouveau propriétaire du son pedigree ou de la généalogie de son acquisition. Leur prix est en revanche immuable et fixé par l’artiste en fonction de l’importance affective qu’elle leur accorde."
Ni Dieu ni maître
Se recroqueviller
- se retracter en se désséchant
- retourner à une forme de coquille
Altération de recoquiller, probablement sous l'influence de croc (fer recourbé) et ville, forme ancienne de vrille
⇒ RECOQUILLER, verbe trans.
Vertige
La scie à ruban
La semaine dernière je suis retournée dans le village où je suis née et où j'ai passé mes 20 premières années. La maison familiale, celle de mes parents, de mes grands-parents, de mes arrière grands parents, n'est plus dans la famille. Je me suis demandée si la scie à ruban était toujours dans l'atelier de menuiserie qui était attenant à la maison.
Vénérable et antique monument, haute jusqu'au plafond et occupant tout le fond de l'atelier, bricolée par mon menuisier d'arrière grand père, avec ses courroies d'entraînement, sa charpente de bois recouverte de poussière et de sciure de bois dont, enfant haute comme trois pommes, armée d'une petite balayette, je faisais mon affaire.
Je donnerais cher pour revoir cette machine, dont je ne possède aucune photographie. Sentir à nouveau l'odeur du bois, poser les mains sur les vieux établis, sur les étaux de bois. Entendre à nouveau le son de l'enclume de mon père, et sentir la chaleur de la forge, tendre un sucre à un cheval de trait, et le "ramener" à l'écurie, les jambes à l'écart, petite poupée posée sur son dos de maman.