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19 février 2013

James Tissot (1806 - 1902) - Les peintres préférés de Vincent Van Gogh en janvier 1874

"Peintre et graveur français. Jacques-Joseph Tissot, dit James Tissot, étudie aux Beaux-Arts de Paris dans les ateliers d'Ingres, d'Hippolyte Flandrin et de Louis Lamothe. Il débute au Salon à partir de 1859. L’artiste est surtout connu en tant que collectionneur et amateur d’art extrême-oriental. Il est l’ami d’Edgar Degas, fréquente Édouard Manet et le peintre américain James McNeill Whistler. Après la guerre de 1870, il s’installe en Angleterre et y séjourne pendant onze années, il expose à la Royal Academy et travaille pour le magasine Vanity Fair sous le pseudonyme de Coïdé. Tissot est très populaire en Grande-Bretagne, notamment grâce à ses œuvres représentant la haute société de l'ère victorienne et à ses caricatures pour Vanity Fair. Après le décès de son épouse le peintre effectue plusieurs séjours en Palestine et réalise des aquarelles de sujets religieux."

Source : Internet Universdesarts.fr

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18 février 2013

Félix Ziem (1821 - 1911) - (Les peintres évoqués par Vincent Van Gogh)

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"Né à Beaune, en Côte d’Or, en 1821 d’un père arménien et d’une mère bourguignonne, Félix Ziem travaille chez l’architecte Lemaire entre 1834 et 1836. Premier prix au concours d’architecture-composition en 1838 à l’École des Beaux-Arts de Dijon, il en est exclu aussitôt pour manque de discipline. Félix quitte alors le domicile parental et se rend à Marseille pour surveiller les travaux de construction du canal. Aimant dessiner les vieilles demeures marseillaises et encouragé par ses premiers clients importants, Félix Ziem décide de vivre exclusivement de son art. En 1840, Ziem ouvre un atelier qui accueille des peintres comme Monticelli ou Auguste Aiguier. Félix Ziem séjourne à Martigues, Nice où il fréquente la haute aristocratie européenne à qui il enseigne le dessin.

En 1842, Félix Ziem part à pieds pour Rome, échangeant de la nourriture contre des croquis, puis il découvre Venise. Une “révélation”, comme Félix Ziem le dira lui-même. Cette ville deviendra sa deuxième patrie, puisqu’il s’y rendra régulièrement, et souvent plusieurs mois par an, entre 1845 et 1892. 

Ziem est un artiste qui se place dans une époque charnière de la pratique picturale du XIXème siècle. Le travail sur le motif est essentiel, comme l’en attestent les nombreux carnets de dessins, de même que les pochades sur bois ou sur carton, bien que le tableau final relève surtout de l’atelier. C’est ainsi qu’en 1847, il vit à Venise dans un atelier installé sur un “topo”, bateau à fond plat, puis plus tard dans un “traghetto” qu’il aménage en atelier-habitation.

Toute sa vie Félix Ziem ne cessera de voyager. Constantinople, Beyrouth, Le Caire, Alger, mais aussi la Russie, la Hollande, La Belgique ou l’Angleterre seront de ses voyages. Félix Ziem fait également de fréquents séjours à Barbizon, où il s’installe dans une roulotte de forain, toujours dans le but de mieux peindre sur le motif. Il y cotoie alors les paysagistes les plus célèbres de son temps, tels Millet, Rousseau, Diaz ou Daumier.

Les années 1860 marquent une production féconde, de nombreuses expositions (Paris, Londres Exposition Universelle de 1861, ...) et un ralentissement de ses pérégrinations qui se limitent désormais à Paris, Venise, Martigues, Nice et Barbizon. En 1870, il est membre du jury de Salon, où il exposait régulièrement depuis 1849, y obtenant une médaille de troisième classe en 1851, et une de première classe en 1852 et 1855. En 1857, il est nommé chevalier de la Légion d’Honneur, officier en 1878 et enfin commandeur en 1908.

De 1880 à 1900, sa vie est rythmée par une activité toujours aussi fébrile, une clientèle importante, ses escapades vénitiennes et ses allers-retours entre ses différents ateliers de Marseille, Martigues, Nice et Paris. En 1905, il lègue au Musée du Petit-Palais plus de cinquante tableaux, de nombreuses études, carnets de croquis et aquarelles. En 1910, le Musée Ziem est inauguré à Martigues. Il est aussi en cette même année le premier artiste vivant à entrer au Musée du Louvre à l’occasion du legs Chauchard. En novembre 1911, il meurt à Paris, après avoir passé l’été à Barbizon.

La technique de Félix Ziem est très variée, et notamment dans le choix des supports. En effet, il a même utilisé le marbre, avec toutefois une prédilection pour les panneaux d’acajou, le jeu des glacis et des “réserves” sur le bois lui permettant une couleur supplémentaire et une accentuation de la perspective. Les huiles sur papier, traitées comme des aquarelles, c’est-à-dire sans reprises, mais de manière plus prononcée et plus colorée, sont cependant plus légères que des gouaches, technique qui ne l’a apparemment jamais intéressé. Si, au fil des années l’architecture du tableau est moins apparente et moins dessinée, elle perdure néanmoins. Il mélange les techniques : glacis, peinture au couteau, touches juxtaposées. Son style évoluera sans cesse avec le temps. Mais Ziem est surtout l’un des derniers peintre-artisan, utilisant des pigments naturels pour fabriquer lui même ses couleurs, en particulier le lapis-lazuli pour les bleus.

Une grande partie de sa vie a été tournée vers la recherche du soleil, et, pour un artiste, c’est la lumière du soleil qui génère les couleurs. Dans des lieux comme Venise, Constantinople ou le sud de la France, les couleurs se trouvent ainsi redéfinies. Les jaunes s’habillent d’or, les oranges de cuivre, les rouges deviennent rubis, les bleus sont cobalt, les verts se parent de citron et le blanc n’est plus que lumière. Tels sont les termes que l’on peut employer pour décrire la palette de Ziem. Ses couleurs vibrent dans une compréhension totale des effets de lumière, préfigurant le travail des impressionnistes près de 30 ans avant. D’ailleurs, Vincent Van Gogh l’enviait pour ses bleus en disant : “Je voudrais pouvoir faire des bleus comme Ziem qui ne bougent pas tant que les autres”. 

Théophile Gautier, qui compara la peinture de Ziem à celle de Turner a donné cette définition de son talent : “ Chaque artiste a une patrie idéale souvent éloignée de son vrai pays... La patrie de Ziem est Venise. C’est là que sa peinture a son domicile légal. Avec une goutte d’eau où se dissout une parcelle de couleur, il bâtit en quelques coups de pinceau une maison au crépis vermeil. Mais ce qu’il exprime mieux encore, c’est l’eau verte de la lagune, brisée en mille écailles de lumière et reflétant le caprice du ciel à travers le sillage et les remous des gondoles qui dérangent les silhouettes répercutées des palais”. 

Connu comme le peintre de Venise, Ziem a également au cours de ses nombreux voyages peint des scènes plus exotiques, des vues de la Tour Eiffel, mais aussi des portraits, des scènes de genre, des natures mortes... Nul ne sembla plus apte que lui à cette époque pour peindre Venise et Istanbul, et comprendre leurs mystères."

 (source : internet, galerie Ary jan)

 

Exposition au petit palais du 14 02 2013 au 4 aout 2013


Voir ses oeuvres :
Association Félix Ziem

14 février 2013

Quelque chose de bon

Vincent Van Gogh - Paris 17 09 1875

"Le sentiment, même un sentiment pur, délicat, pour les beautés de la nature n'est pas la même chose que le sentiment religieux, bien que je pense qu'il y a entre eux une sorte d'intelligence."

12 06 1877

"Ce matin à cinq heures moins le quart un violent orage a éclaté ici. Peu après sous une pluie battante le premier flot des ouvriers est arrivé à l'entrée du chantier. Je me suis levé, je suis allé sur le quai, emportant quelques textes dans le pavillon et là, j'ai lu et regardé le quai, le chantier, le bassin. Les peupliers, les sureaux et les autres arbustes ployaient sous le vent, la pluie crépitait sur les piles de bois, sur le pont des bateaux ; des chaloupes et un petit vapeur allaient et venaient ; au loin près du village, de l'autre coté de l'Ij, on voyait les voiles brunes glisser rapidement, les maisons, les arbres du Buitenkant, les églises, tout cela plus haut en couleur. A chaque instant le tonnerre grondait, les éclairs s'illuminaient, le ciel était comme sur un tableau de Ruysdael, les mouettes rasaient l'eau.

Spectacle grandiose et un vrai réconfort, après la chaleur accablante d'hier."

6393836939_3f57f5a50b_b(Jacob van Ruysdaël)

Amsterdam - 03 08 1877

"Ce matin je me suis levé tôt. Il avait beaucoup plu pendant la nuit, mais de très bonne heure, le soleil a percé les nuages ; le sol, les piles de bois, les madriers sur le chantier, étaient trempés d'eau ; dans les flaques, le ciel se reflétait tout en or, car le soleil se levait. A cinq heures, des centaines d'ouvriers, petites silhouettes noires, se sont répandues partout."

04 12 1877

J'ai eu aujourd'hui sous les yeux pendant que j'étais au travail une feuille du cours de Bargue 1ere partie n°39, Anne de Bretagne. Cette planche était déjà accrochée dans ma chambre à Londres et je trouvais cela bel et bon, je le trouve encore bel et bon aujourd'hui. L'expression du visage de l'Anne de Bretagne en question est toute de noblesse. Elle fait penser à la mer, à des côtes rocheuses. J'aimerais bien connaître son histoire. C'est une vraie fille de roi."

pl39

 09 12 1877

"Quand on regarde les autres, qui ont fait plus et mieux que nous, on en vient vite à détester sa propre vie de ne pas être à la hauteur de celle d'autrui.

La plupart de ceux qui sont devenus quelque chose de très bien ont passé par cette période de préparation longue et difficile, qui figure le roc sur lequel leur maison est bâtie."

03 03 1878

"L'oncle m'a dit que Daubigny est mort. Cela m'a fait de la peine comme lorsque j'ai appris la mort de Brion. Car l'oeuvre de ces gens là quand on la comprend vous touche plus profondément que l'on ne s'en rend compte soi même. Ce doit être une bonne chose d'avoir conscience en mourant d'avoir fait des choses vraiment bonnes, de savoir que grâce à cela, on restera vivant dans la mémoire au moins de quelques-uns, et de laisser un bon exemple à ceux qui nous suivent."

Daubigny_Charles_Francois_Les_Iles_Vierges_A_Bezons(Daubigny)

Gustave_Brion-Paysage(Brion)

 09 01 1878

"CM m'a demandé aujourd'hui si je ne trouvais pas très belle la "Phryné" de Gérome. Il m'a ensuite demandé si je n'éprouverais aucun sentiment pour une femme ou pour une jeune fille qui serait jolie. J'ai dit que j'aurais plus de sentiment, que je préfèrerais avoir affaire avec une qui est laide, ou vieille, ou pauvre, ou qui serait malheureuse de l'une ou l'autre façon, une à qui l'expérience de la vie ou les chagrins auraient donné la raison et une âme.

jean_leon_gerome_29_phryne_before_the_areopagus(Jean Léon Gérome)

 03 04 1878

"Il faut que je devienne un bon prédicateur, un homme qui ait quelque chose à dire qui soit bon, quelque chose qui puisse être utile dans le monde...

... si l'on ne dit que peu de mots, mais qui aient un sens, on fait mieux qu'en en disant beaucoup qui ne seraient que des sons vides."

13 février 2013

Visions d'avenir

Vincent Van Gogh - Lettre à Théo - Isleworth 26 08 1876 :

"T'ai-je déjà parlé de ce tableau de Boughton "la marche des pelerins ? C'est vers le soir, un chemin sablonneux, poussiéreux conduit par dessus des côteaux vers une montagne sur laquelle est perchée la ville sainte, éclairée par le soleil qui se couche derrière les nuages gris. Sur le chemin, un pelerin qui s'en va vers la ville, un pelerin déjà fatigué, interroge une femme en noir, debout sur la route, une femme dont le nom est "triste, mais toujours joyeuse".

Il lui demande :
- le chemin monte donc toujours ?
- oui il montera jusqu'au bout
- le voyage dure jusqu'au soir ?
- de l'aube à la nuit mon ami.

Le paysage que le chemin traverse est très beau. Une lande brune où croît la bruyère, avec ça et là des bouleaux, des sapins, des étendues de sable jaune et au loin, à contre soleil, des montagnes.

Plutôt qu'une peinture, c'est à proprement parler une inspiration."

boughton(un autre tableau de George Henry Boughton)

Le sermont de Vincent :

"Triste, mais toujours dans la joie". Le chagrin vaut mieux que la joie. Même au coeur de la gaité, le coeur est triste. La tristesse rend le coeur meilleur. Pour ceux qui croient, il n'y a pas de mort, il n'y a pas de douleur qui ne soit mêlée d'espérance. Il n'y a pas de désespoir. Il n'y a qu'une continuelle renaissance, un passage constant de l'ombre à la lumière.

Que demandons nous à Dieu ? Est-ce beaucoup ? Oui c'est beaucoup, c'est une grande chose, puisque c'est la paix pour le fond de notre coeur, la paix pour notre âme. A mesure que nous avançons dans la vie, puissions nous devenir meilleurs.

Nous avons parlé des tempêtes qui nous attendent au cours de ce voyage qu'est la vie. Souvent le calme est trompeur. Le coeur a ses tempêtes, il a ses saisons de découragement comme il a ses heures de calme, et même ses moments d'exaltation."

Lettre à Théo - Dordrecht 30 04 1877  :

"J'ai de nouveau étudié ces jours-ci l'histoire entière du Christ et j'ai recopié les textes. Tant de tableaux de Rembrandt et d'autres peintres me sont venus à l'esprit à cette occasion. La connaissance de l'oeuvre et de la vie d'hommes comme Jules Breton, Millet, Jacque, Rembrandt, Bosboom, et tant d'autres, la sympathie qu'elles inspirent peuvent aussi devenir une source de réflexions, de pensées. Quelle analogie entre l'oeuvre et la vie de Pa et celles de ces hommes !"

Johannes_Bosboom_-_View_of_the_Paris_Quay_and_the_Cathedral_at_Rouen(Johannes Bosboom)

 

charles jacque(Charles Emile Jacque)

 

jules breton(Jules Breton)

 

rembrandt 1643(Rembrandt)

pecheurs
(jean François Millet)

Lettre à Théo - Amsterdam 30 05 1877 :

"Il y avait dans ta lettre une phrase qui m'a frappé "je voudrais tout quitter. Je suis la cause de tout, je ne fais à autrui que du chagrin, moi seul ai attiré ces misères sur moi-même et sur les autres". Ce propos m'a vivement frappé parce que ce même sentiment, exactement le même, ni plus ni moins, je l'éprouve aussi, dans ma conscience."

Lettre à Théo - Amsterdam 12 06 1877 :

"Ce conseiller m'a fait penser à une gravure sur bois de Rethel, je crois "la mort amie". La représentation de l'idée m'a toujours vivement frappé." 

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Lettre à Théo - Amsterdam 12 06 1877 :

"Dimanche matin j'ai entendu le pasteur Laurillard prêcher au culte du matin sur "Jésus traversait les champs de blé". Il a fait sur moi une forte impression. Il a parlé dans son sermon de la parabole du semeur, de l'homme qui répandait la semence dans le champ et qui dormait et se levait, jour et nuit, et la semence poussait, grandissait, devenait longue, et il ne savait lui-même comment cela se faisait".

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1888-2(1888)

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1888-4(1888)

Lettre à Théo - Amsterdam 12 06 1877 :

"Instinctivement, pendant que j'écris, je fais de temps à autre un petit dessin, comme celui que je t'ai envoyé l'autre jour. Par exemple ce matin c'était Elie dans le désert avec un ciel d'orage et à l'avant plan des buissons épineux. Pas grand chose d'extraordinaire, mais cela me vient si distinctement, si nettement parfois dans la tête."

12 février 2013

Trouve les choses belles

Vincent Van Gogh - Lettre à Théo Janvier 1874

"Trouve les choses belles, aussi souvent que tu peux. La plupart des gens ne trouvent pas les choses assez belles. Continue à te promener beaucoup, à aimer beaucoup la nature, car c'est la vraie façon d'apprendre à comprendre l'art de mieux en mieux. Les peintres, eux, comprennent la nature ; ils l'aiment et ils nous apprennent à voir."

Lettre à Théo 31 05 1875

"Les ruysdaël du Louvre sont magnifiques surtout "le buisson", l"estacade" et le "coup" de soleil"."

le buisson ruysdael

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Lettre à Théo - janvier 1876

"Il y a deux magnifiques tableaux de Cabat au Luxembourg, l'un qui représente un étang entouré d'arbres, l'automne, au coucher du soleil, l'autre, le soir d'un jour d'automne, un chemin le long d'un cours d'eau et quelques grands chênes"

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Lettre à Théo - 28 03 1876

"J'ai vu une très grande toile de Jules Dupré. Aussi loin que porte la vue, un terrain noir, marécageux, au deuxième plan, une rivière, et à l'avant plan une grande mare près de laquelle on voit trois chevaux. L'une et l'autre reflètent un blanc de nuages blancs et gris, derrière lesquels le soleil est déjà couché ; un horizon gris rougeâtre et pourpre ;  le haut du ciel d'un bleu pâle."

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Lettre à Théo - 31 05 1876

"T'ai-je déjà parlé de cette tempête à laquelle j'ai assisté récemment ? La mer était d'un jaune d'ocre, surtout le long de la plage, et l'horizon était traversé d'une bande de lumière. Par là-dessus, les nuages roulaient, énormes, redoutables, d'un gris sombre ; la pluie en tombait en rayons obliques. Le vent envoyait dans la mer la poussière du sentier qui court sur les rochers, secouait les buissons d'aubépines en fleur et de mûriers sauvages qui poussent là. A droite, c'étaient les champs de jeune blé vert et, tout au loin, la ville, qui avec ses tours ses moulins, ses toits d'ardoise, ses maisons de style gothique, son port entre les deux jetées ressemblait à ces villes qu'Albert Durer a si bien gravées à l'eau forte.

J'ai aussi regardé la mer pendant la nuit de ce dernier dimanche. Tout était sombre et bouché, mais à l'horizon, le jour commençait à poindre. Bien qu'il fut très tôt, déjà l'alouette chantait, et les rossignols, dans les jardns au bord de la mer. Au loin, les feux du phare, du stationnaire, etc...

Au cours de cette même nuit, j'ai regardé par la fenêtre de ma chambre les toits des maisons que l'on voit de là et les cimes des ormes, noirs sous le ciel nocturne. Par dessus les toits, une seule étoile, mais grande, amicale."

 

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10 février 2013

Sculpter la terre

Magnifiques sensations hier pendant l'atelier modelage. Picasso disait "je ne peins pas ce que je vois, je peins ce que je pense". C'est mon cas quand je sculpte la terre. Je n'ai pas d'image en tête, plutôt une idée.

Mon travail en cours matérialise l'idée d'une nuque, d'une épaule vue de dos. Avec de face une incurvation, quelque chose d'enveloppant. Je joue avec le mouvement des formes et leur simplification. Là une sphère, là un arc de cercle...

Quand j'arrive à saisir l'idée dans la terre c'est une telle jubilation ! Mes mains et la terre c'est comme une danse. C'est un moment magique. ça s'est passé hier. Le résultat matériel peut être ce qu'il est, réussi ou pas, peu importe, l'idée est dedans.

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"Maternité - Picasso"

J'écris cet article pour garder une trace de ce moment, le marquer d'une petite pierre blanche.

Pour l'illustrer j'ai trouvé cette vidéo pour vous montrer comment se déroule le travail des pièces (il manque juste l'étape de lissage sur lequel j'aime passer du temps pour donner l'aspect du marbre à la sculpture). Je ne réalise pas pour ma part de dessin avant de me lancer. Parfois je passe beaucoup de temps à préparer mon bloc de terre, cela me laisse le temps de mûrir mon projet.

En voyant cette vidéo vous comprendrez pourquoi je montre peu de sculptures, c'est long et je n'y consacre que deux heures par semaine.

 

5 février 2013

De la perception des couleurs et les formes

(Pour faire suite à un article de Sandrine, blog Art dessins)

Kandinsky : température, qualités humaines

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kandinsky voit les figures reliées les unes aux autres, soumises à des tensions, chaudes ou froides, jeunes ou mûres, en bref vivantes, avec des qualités humaines.

Ligne droite : horizontale = associée au froid et au noir. Verticale = associée au chaud et au blanc. Diagonale = froid-chaud, rouge libre.

L'angle droit est plus objectif donc le plus froid. L'angle aigu est le plus tendu donc le plus chaud. L'angle obtus est maladroit, faible et passif.

Les lignes courbes sont dites engendrées par des forces simultanées. Autant l'angle (ligne brisée) est jeune et irréfléchi, autant l'arc (ligne courbe) possède une force et une maturité consciente d'elle-même.

Si la tension est très forte, la ligne se replie sur elle-même et devient un cercle.

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Kandinsky étudie également le plan comme un être vivant et c'est en somme tout le problème de la composition d'un tableau.

Aux formes correspondent des couleurs :

L'angle aigu (ou le triangle) est jeune, irréfléchi, bref plutôt chaud : il est naturellement associé au jaune. Le cercle est froid, céleste, il est bleu. Le carré (ou angle droit) est intermédiaire, il est rouge. Ces associations ne sont pas automatiques, au contraire, un cercle rouge peut provoquer une surprise, une certaine sensation.

Les couleurs, comme les formes, ont des qualités humaines. Le jaune par exemple est excentrique, le bleu est refermé sur lui-même.

"La forme, même abstraite, géométrique, possède son propre son intérieur, elle est un être spirituel" (kandinsky)

Source : Maths et arts plastiques Bibliothèque tangente

Vincent Van Gogh : musique

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"Il comparait fréquemment la peinture à la musique et, dans l'espoir de mieux saisir les correspondances, les rapports entre les deux arts, il prit à Eindhoven quelques leçons  de piano auprès d'un vieil organiste. Mais cela ne dura pas longtemps, parce que Vincent, pendant ses leçons, comparait tout le temps les tons du piano à du bleu de prusse, à du vert émeraude, ou à de l'ocre jaune ou à du cadmium. Le bonhomme un jour, crut avoir affaire à un fou et il fut pris d'une telle peur qu'il cessa ses leçons." (Anton Kerssemakers)

Source : Van Gogh par Pierre Leprohon

Yves Kein : qualités humaines

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"Pour moi, les couleurs sont des êtres vivants, des individus très évolués qui s'intègrent à nous, comme à tout… Chaque nuance est seulement de la même race que la couleur de base, mais possède une vie propre et autonome.

Il y a des couleurs gaies, majestueuses, vulgaires, douces, violentes ou tristes. " Yves Klein, 1958.

Source : blog Art dessins

 

Quant à moi je les vois dotées de qualités de surface : molles, coupantes, liquides. C'est ce qui domine et ça m'est perceptible dans tous styles de peinture.

Il y a aussi des qualités humaines : fortes, mièvres, douces, hautaines, joyeuses...

Enfin elles ont une hauteur de son, que j'associe plutôt à la voix qu'à la musique, elles peuvent être silencieuses ou hurlantes, la voix peut être grave ou aigüe. Ces qualités sont plus perceptibles dans les oeuvres abstraites car les couleurs sont plus indépendantes les unes des autres.

Et vous comment percevez vous les formes et les couleurs ?

4 février 2013

Vincent Van Gogh (suite) - La folie

"A aucun moment on n'est donc en droit de dire que Vincent Van Gogh était fou. De toute façon, il convient surtout de souligner cet axiome du Dr Vinchon : "La folie n'a jamais engendré le génie" - même si elle permet des manifestations expressives plastiques. L'inverse est plus plausible et le même auteur souligne "qu'une activité intellectuelle, interne et contenue, au service d'une passion qui la pousse sans cesse à créer use les âmes d'une trempe trop tendre, réveille les tendances morbides anciennes jusque là maintenues latentes, exagère la faculté de s'émouvoir, provoque parfois une psychose d'épuisement"... Le génie qui invente ses formes, son expression, est peut-être capable aussi d'inventer ses maladies." (Leprohon)

iris

4 février 2013

"Vincent Van Gogh" (suite) - Interprétations

"Il commence la série des travaux des champs, d'après des gravures de Millet qu'il interprète par la couleur. Il s'agit pour Vincent de tout autre chose que de copies. "Je pose le blanc et noir de Delacroix ou de Millet ou d'après eux devant moi comme motif. Et puis j'improvise de la couleur là dedans, mais bien entendu pas tout à fait étant moi, mais cherchant des souvenirs de leurs tableaux... Alors mon pinceau va entre mes doigts comme serait un archet sur le violon et absolument pour mon plaisir." (Leprohon)

"Un artiste original ne peut pas copier. Il n'a donc qu'à copier pour être original" (Jean Cocteau)

la sieste millet

la sieste van gogh

semeur millet

semeur van gogh

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"le bon samaritain" Delacroix

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"le bon samaritain" Van Gogh

3 février 2013

Van Gogh (suite) - les portraits - la couleur - exprimer

"Je préfère peindre des yeux humains plutôt que des cathédrales, si majestueuses, si imposantes soient elles - l'âme d'un être humain, même les yeux d'un pitoyable gueux ou d'une fille de trottoir sont plus intérressants selon moi" V Van Gogh

la fille du peuple

"la fille du peuple" V Van Gogh

"Rubens me plonge dans l'exaltation parce qu'il est précisemment celui qui cherche à exprimer et à représenter réellement, une atmosphère de joie, de sérénité, de couleur, par la combinaison des couleurs."

"La couleur exprime quelque chose par elle-même"

"J'ai peint une série d'études de couleur, simplement des fleurs, cherchant des oppositions de bleu avec l'orange, de rouge avec le vert, de jaune avec le violet, cherchant les tons rompus et neutres pour harmoniser la brutalité des extrêmes, essayant de rendre des couleurs intenses, et non une harmonie de gris."

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"Quand on a en soi de l'ardeur et de l'âme, on ne peut les ensevelir dans un étouffoir, - on préfère brûler qu'étouffer. Ce que l'on a en soi doit sortir. Pour ma part, par exemple, c'est un soulagement que j'éprouve à exécuter une peinture."

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