Trouve les choses belles
Vincent Van Gogh - Lettre à Théo Janvier 1874
"Trouve les choses belles, aussi souvent que tu peux. La plupart des gens ne trouvent pas les choses assez belles. Continue à te promener beaucoup, à aimer beaucoup la nature, car c'est la vraie façon d'apprendre à comprendre l'art de mieux en mieux. Les peintres, eux, comprennent la nature ; ils l'aiment et ils nous apprennent à voir."
Lettre à Théo 31 05 1875
"Les ruysdaël du Louvre sont magnifiques surtout "le buisson", l"estacade" et le "coup" de soleil"."
Lettre à Théo - janvier 1876
"Il y a deux magnifiques tableaux de Cabat au Luxembourg, l'un qui représente un étang entouré d'arbres, l'automne, au coucher du soleil, l'autre, le soir d'un jour d'automne, un chemin le long d'un cours d'eau et quelques grands chênes"
Lettre à Théo - 28 03 1876
"J'ai vu une très grande toile de Jules Dupré. Aussi loin que porte la vue, un terrain noir, marécageux, au deuxième plan, une rivière, et à l'avant plan une grande mare près de laquelle on voit trois chevaux. L'une et l'autre reflètent un blanc de nuages blancs et gris, derrière lesquels le soleil est déjà couché ; un horizon gris rougeâtre et pourpre ; le haut du ciel d'un bleu pâle."
Lettre à Théo - 31 05 1876
"T'ai-je déjà parlé de cette tempête à laquelle j'ai assisté récemment ? La mer était d'un jaune d'ocre, surtout le long de la plage, et l'horizon était traversé d'une bande de lumière. Par là-dessus, les nuages roulaient, énormes, redoutables, d'un gris sombre ; la pluie en tombait en rayons obliques. Le vent envoyait dans la mer la poussière du sentier qui court sur les rochers, secouait les buissons d'aubépines en fleur et de mûriers sauvages qui poussent là. A droite, c'étaient les champs de jeune blé vert et, tout au loin, la ville, qui avec ses tours ses moulins, ses toits d'ardoise, ses maisons de style gothique, son port entre les deux jetées ressemblait à ces villes qu'Albert Durer a si bien gravées à l'eau forte.
J'ai aussi regardé la mer pendant la nuit de ce dernier dimanche. Tout était sombre et bouché, mais à l'horizon, le jour commençait à poindre. Bien qu'il fut très tôt, déjà l'alouette chantait, et les rossignols, dans les jardns au bord de la mer. Au loin, les feux du phare, du stationnaire, etc...
Au cours de cette même nuit, j'ai regardé par la fenêtre de ma chambre les toits des maisons que l'on voit de là et les cimes des ormes, noirs sous le ciel nocturne. Par dessus les toits, une seule étoile, mais grande, amicale."