La scie à ruban
La semaine dernière je suis retournée dans le village où je suis née et où j'ai passé mes 20 premières années. La maison familiale, celle de mes parents, de mes grands-parents, de mes arrière grands parents, n'est plus dans la famille. Je me suis demandée si la scie à ruban était toujours dans l'atelier de menuiserie qui était attenant à la maison.
Vénérable et antique monument, haute jusqu'au plafond et occupant tout le fond de l'atelier, bricolée par mon menuisier d'arrière grand père, avec ses courroies d'entraînement, sa charpente de bois recouverte de poussière et de sciure de bois dont, enfant haute comme trois pommes, armée d'une petite balayette, je faisais mon affaire.
Je donnerais cher pour revoir cette machine, dont je ne possède aucune photographie. Sentir à nouveau l'odeur du bois, poser les mains sur les vieux établis, sur les étaux de bois. Entendre à nouveau le son de l'enclume de mon père, et sentir la chaleur de la forge, tendre un sucre à un cheval de trait, et le "ramener" à l'écurie, les jambes à l'écart, petite poupée posée sur son dos de maman.