Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Vale Decem -  Au jour le jour
Publicité
Derniers commentaires
Archives
28 juin 2013

Picasso - Propos sur l'Art - 5

Formes suggérées :

"Il me semble étrange qu'on soit venu à faire des statues en marbre... Je comprends qu'on puisse voir quelque chose dans une racine d'arbre, une lézarde de mur, dans une pierre corrodée, un galet... Mais le marbre ? Il se détache en bloc, ne propose aucune image... il n'inspire pas... Comment Michel-Ange pouvait-il voir son David dans un bloc de marbre ? Si l'homme est venu à fixer des images, c'est qu'il les découvrait autour de lui presque formées, déjà à portée de sa main. Il les voyait dans un os, dans la bosselure d'une caverne, dans un morceau de bois... Une forme lui suggérait la femme, l'autre un bison, une autre encore la tête d'un monstre."

venueaugaz

Picasso - la vénus du gaz
Cette vénus à l'allure primitive est en fait réalisée avec la seule aide d'un bruleur d'un fourneau au gaz , il est simplement dressé à la verticale.

 

"Devinez comment j'ai fait cette tête de taureau ? Un jour, j'ai trouvé dans un tas d'objets pêle-mêle une vieille selle de vélo juste à côté d'un guidon rouillé de bicyclette... En un éclair ils se sont associés dans mon esprit... L'idée de cette Tête de taureau m'est venue sans que j'y aie pensé... Je n'ai fait que les souder ensemble... Ce qui est merveilleux dans le bronze, c'est qu'il peut donner aux objets les plus hétéroclites une telle unité qu'il est parfois difficile d'identifier les éléments qui l'ont composé. Mais c'est aussi un danger : si l'on ne voyait plus que la tête de taureau et non la selle de vélo et le guidon qui l'ont formée, cette sculpture perdrait de son intérêt."

 

sellePicasso - Tête de taureau - assemblage selle et guidon de vélo

 

Comment naissent les idées :

"Je n'en sais rien... Les idées ne sont que de simples points de départ... C'est rare que je puisse les fixer telles qu'elles viennent à mon esprit. Aussitôt que je me mets à travailler, d'autres surgissent sous ma plume... Pour savoir ce qu'on veut dessiner, il faut commencer à le faire... S'il surgit un homme, je fais un homme... S'il surgit une femme, je fais une femme...

Ce que je veux saisir, malgré ma volonté, m'intéresse plus que mes idées..."

 

Variations :

On ne peut vraiment suivre l'acte créateur qu'à travers la série de toutes les variations."

 

Le sens de l'Art :

"Quand j'ai découvert l'Art africain, et que j'ai peint ce qu'on appelle mon époque africaine, c'était pour m'opposer à ce qu'on appelait "beauté" dans les musées... J'ai examiné ces masques, tous ces objets que des hommes avaient exécutés dans un dessein sacré, magique, pour qu'ils servent d'intermédiaires entre eux et les forces inconnues, hostiles, qui les entouraient, tâchant ainsi de surmonter leur frayeur en leur donnant couleur et forme. Et alors j'ai compris que c'était le sens même de la peinture. Ce n'est pas un processus esthétique ; c'est une forme de magie qui s'interpose entre l'univers hostile et nous, une façon de saisir le pouvoir, en imposant une forme à nos terreurs comme à nos désirs. Le jour où je compris cela, je sus que j'avais trouvé mon chemin."

artMasque Senoufo

 

Art autobiographique :

"Je peins comme d'autres écrivent leur autobiographie. Mes toiles, finies ou non, sont les pages de mon journal, et en tant que telles, elles sont valables. L'avenir choisira les pages qu'il préfère. Ce n'est pas à moi de faire le choix. J'ai l'impression que le temps passe de plus en plus rapidement. Je suis comme un fleuve qui continue à couler, roulant avec lui les arbres déracinés par le courant, les chiens crevés, les déchets de toute sorte et les miasmes qui y prolifèrent. J'entraîne tout cela et je continue. C'est le mouvement de la peinture qui m'intéresse, l'effort dramatique d'une vision à l'autre, même si l'effort n'est pas poussé jusqu'au bout... J'ai de moins en moins de temps, et de plus en plus à dire. J'en suis arrivé au moment, voyez-vous, où le mouvement de ma pensée m'intéresse plus que ma pensée elle-même."

 

Etat second :

"Pendant que je travaille, je laisse mon corps à la porte, dans cet état, le corps existe de façon purement végétative."

 

Formes négatives :

"Si l'on s'occupe de ce qui est plein, c'est-à-dire de l'objet en tant que forme positive, l'espace tout autour se réduit à presque rien. Sommes-nous plus intéressés par ce qui se passe à l'intérieur ou à l'extérieur d'une forme ? Quand on regarde les pommes de Cézanne, on voit qu'il a peint merveilleusement le poids de l'espace sur cette forme circulaire. La forme elle-même est un volume creux, sur lequel la pression extérieure est telle qu'elle produit l'apparence d'une pomme, même si celle-ci n'existe pas vraiment. C'est la poussée rythmique de l'espace sur cette forme qui compte."

1007511-Paul_Cézanne_Pommes_et_orangesPommes et oranges - Paul Cézanne

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité