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14 novembre 2011

Peinture au couteau -2

Deuxième séance du stage.

seance1

La dernière fois nous avions commencé le ciel et l'avons arrêté avant d'arriver à la ligne de crête. Le prof voulait nous montrer comment il a l'habitude de la faire. Il utilise les mêmes nuances que pour le ciel, auquel il ajoute une couleur (au choix) : vert, brun, ocre... lègèrement plus foncée que le ciel. Celui-ci est en général plus clair au voisinage de l'horizon.

Il prend le parti pris d'aller du plus clair et plus fondu (à l'arrière plan) vers le plus détaillé et couleurs les plus franches (en premier plan). Ce qui accentue l'effet de perspective.

J'ai pu observer dans ma documentation que cette règle ne se vérifie pas systématiquement dans la réalité. Parfois oui :

vignoble sur la route du vin a blienschwiller, automne

Mais parfois non :

08-12-2009-17-Unzent

La taille décroissante des éléments suffit dans ce cas à donner l'impression de perspective.

Nous reprenons le ciel. J'ajoute quelques touches de blanc, et du gris du coté droit. C'est le ciel qui détermine toute l'ambiance du tableau. Même s'il n'occupe comme ici qu'un tiers du tableau.

Quelques conseils : souligner la base de la ligne de crête par endroits, du tranchant de la lame en la plaçant horizontalement. Laisser l'arrière plan dans le flou pour que l'attention se concentre sur le sujet principal du tableau : le chemin et l'arbre en premier plan. S'arranger pour que les éléments les plus foncés tranchent sur des éléments clairs. Eviter la symétrie (nous avions parlé du nombre d'or, de la règle des tiers, lors de la séance précédente). Animer le ciel en le faisant par exemple plus foncé d'un coté que de l'autre.

Le prof peint à la manière impressionniste. Il suggère et l'oeil du spectateur reconstitue les informations manquantes en puisant dans sa mémoire des paysages. De la même manière, le peintre pour créer un paysage sans modèle puise dans ses connaissances et sa mémoire.

Première difficulté. Concevoir le paysage. J'ai oublié le modèle noir et blanc et je décide de ne pas me servir de ma documentation. Il faut bien que j'essaye d'imaginer, c'est l'occasion. De toute façon cette toile est un laboratoire. Le souci c'est que le peintre débutant que je suis a une mémoire de spectateur mais pas de peintre... Notre prof peint des paysages sur le motif depuis plus de 20 ans. Son expérience lui permet de réaliser un paysage directement, plan par plan, avec une simple esquisse préalable et sans étude des valeurs. L'équilbre de la composition se conçoit mentalement quand il travaille d'imagination. Il y a tout un travail qui nous est invisible et qu'il effectue de manière inconsciente.

Ce n'est évidemment pas mon cas. J'ai beau essayer, je ne me leurre pas, je peins un grand n'importe quoi ! Mais c'est un grand plaisir de ne pas copier, de retrouver un peu de la liberté qu'ont les enfants quand ils font un dessin. Un semblant de liberté, parce qu'on essaie de se conformer aux "règles".

Deuxième difficulté. la perspective, donc. Par la taille des éléments et par leur couleur. Obtenir les bonnes nuances par le mélange... pas simple. Je le fais au pifomètre et j'utilise trop de couleurs. Un vert qui sort du tube et un autre que j'obtiens pas mélange de bleu et de jaune. Je "peintouille". Je fais des essais. Comment on fonce un vert ? J'essaie avec un brun, non ça fait du caca d'oie, avec le bleu c'est mieux. Pour de l'art brut c'est de l'art brut. La seule connaissance des couleurs que j'ai m'est fournie par mes yeux et ce qu'ils analysent.

Troisième difficulté. Pose de la couleur sur la toile. Acquérir les gestes. Varier les touches. Le couteau demande à être maitrisé. J'aime beaucoup cet outil. Je m'amuse à varier la façon de traiter tel ou tel élément. Le ciel par des gestes et un couteau ronds, les prés par des aplats "tirés", la végétation par des petites touches. La matière est très belle, les couleurs rendues brillantes par l'huile polymérisée.

Le temps passe très rapidement, on est absorbé par la toile et on a du mal à arrêter. C'est un des premiers tableaux que je quitte à regret et que j'ai hâte de retrouver (comme le modelage).

seance2

Nous nous arrêtons à la frontière du premier plan. Dans l'ovale il va y avoir un arbre. J'ai peint l'arrière plan de cet arbre, qu'on apercevra à travers les branches. Je n'ai aucune idée de la manière dont on peint un arbre, on verra la prochaine fois :-)

En conclusion : une technique très agréable. Qui me donne envie de peindre, envie de regarder des paysages, envie de retrouver un plaisir enfantin, patouiller, jouer avec les couleurs, essayer. L'avantage c'est qu'il suffit de racler ce qui nous déplait et recommencer.

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Commentaires
J
Oui, Merci!
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A
Ah!Super, j'ai l'impression de suivre un feuilleton passionnant ;)<br /> Merci pour le partage de toutes ces réflexions et expériences ...@bientôt!
Répondre
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