"L'artiste est un réceptacle d'émotions venues de n'importe où : du ciel, de la terre, d'un morceau de papier, d'une figure qui passe, d'une toile d'araignée. C'est pourquoi il ne faut pas distinguer entre les choses. Pour elles il n'y a pas de quartiers de noblesse."
"Le peintre subit des états de plénitude et d'évacuation. C'est là tout le secret de l'art. Je me promène dans la forêt de Fontainebleau. J'y attrape une indigestion de vert. Il faut que j'évacue cette sensation sur un tableau. Le vert y domine. Le peintre fait de la peinture, comme un besoin urgent de se décharger de ses sensations et de ses visions."
"Les hommes font tout à leur image, depuis Dieu jusqu'au tableau."
"Ce n'est pas ce que l'artiste fait qui compte, mais ce qu'il est... Ce qui nous intéresse, c'est l'inquiétude de Cézanne, c'est l'enseignement de Cézanne, ce sont les tourments de Van Gogh, c'est-à-dire le drame de l'homme. Le reste est faux."
"Je ne vois pas pourquoi tout le monde s'occupe d'art, lui demande des comptes, et à son sujet laisse libre cours à sa propre sottise. Les musées sont autant de mensonges, les gens qui s'occupent d'art sont pour la plupart des imposteurs... Nous en avons fait (des tableaux) de pauvres choses ridicules. Nous sommes attachés à des mythes au lieu de sentir ce qu'il y avait de vie intérieure chez les hommes qui les ont faits."
"Tout le monde veut comprendre la peinture. Pourquoi n'essaie-t-on pas de comprendre le chant des oiseaux ? Pourquoi aime-t-on une nuit, une fleur, tout ce qui entoure l'homme sans chercher à les comprendre ? Tandis que pour la peinture, on veut comprendre. Qu'ils comprennent surtout que l'artiste oeuvre par nécessité ; qu'il est, lui aussi, un infime élément du monde, auquel il ne faudrait pas prêter plus d'importance qu'à tant de choses de la nature qui nous charment mais que nous ne nous expliquons pas. Ceux qui cherchent à expliquer un tableau font la plupart du temps fausse route."
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"Que croyez-vous que soit un artiste ! Un imbécile qui n'a que des yeux s'il est peintre, des oreilles s'il est musicien ou une lyre à tous les étages du coeur s'il est poète, ou même , s'il est un boxeur, seulement des muscles ? Bien au contraire, il est en même temps un être politique, constamment en éveil devant les déchirants, ardents ou doux évènements du monde, se façonnant de toute pièce à leur image. Comment serait-il possible de se désintéresser des autres hommes, et, en vertu de quelle nonchalance ivoirine, de se détacher d'une vie qu'ils vous apportent si copieusement ! Non, la peinture n'est pas faite pour décorer les appartements. C'est un instrument de guerre offensive et défensive contre l'ennemi."
Guernica - Picasso - 1937 - 349 cm x 766 cm
En 1937, L’Espagne est en guerre civile. Les troupes du général Franco, opposées aux républicains, s’allient à Hitler et l’Allemagne nazie. Le lundi 26 avril 1937, jour de marché, cinq escadrilles d’avions allemands, escortées par des bombardiers italiens et des avions de chasse, procèdent au bombardement de la ville afin de tester leurs nouvelles armes. L’attaque commence à 16 h 30, aux bombes explosives, puis à la mitrailleuse, et enfin aux bombes incendiaires. Après avoir lâché quelque cinquante tonnes de bombes incendiaires, les derniers avions quittent le ciel de Guernica vers 19 h 40. Après le massacre, 20 % de la ville est en flammes, et l’aide des pompiers s’avérant inefficace, le feu se propage à 70 % des habitations.
Le Charnier - Picasso - 1945
L’humanité toute entière est témoin de la libération des camps.
Massacre en Corée - Picasso - 1951
Le 25 juin 1950, 7 divisions nord-coréennes franchissent le 38e parallèle et lancent à l'assaut 90 000 hommes et plus de 150 chars, appuyés par 1700 pièces d'artillerie et 200 avions. En face, la République de Corée n'aligne que 4 divisions, aussi mal équipées que mal préparées; en deux jours, Séoul tombe, et en une semaine plus de 34 000 soldats - un tiers des forces du jeune Etat - sont tombés, faits prisonniers ou disparus. C'est le début de la guerre de Corée, le premier conflit de haute intensité de la guerre froide et la première intervention des Nations-Unies fondées trois ans auparavant.
Dans l'attente de renforts en hommes, armes et munitions, les premières unités américaines envoyées en Corée subissent de plein fouet la déferlante communiste. un repli général est ordonné sur des positions défensives, dans le périmètre de Pusan.
Lorsque les Nord-Coréens attaquent ce périmètre en franchissant le fleuve Natkong, le 4 août, plus de 80% du territoire sont entre leurs mains, et les Forces armées américaines ont effectué en un mois une retraite de près de 300 km, en contact permanent ou presque avec l'ennemi, et au milieu d'innombrables réfugiés. C'est durant cette période que des atrocités auraient été commises par ces troupes, dont des centaines de civils sud-coréens seraient victimes.