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4 avril 2015

Drawing Now 2015 - Françoise Vergier

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La cible - fusain, pastel sur papier marouflé

« La victime a été tuée, elle ne peut être ressuscitée, il n’y a plus rien à faire. Reste à voir si notre intérêt peut s’éveiller, et par exemple si l’on peut en tirer un récit. Ce fut sans nul doute un triste événement, un très triste événement ; mais quant à nous, nous n’y pouvons rien. Dès lors, tirons le meilleur parti possible d’une mauvaise affaire ; et, comme il est impossible, fût-ce en la battant sur l’enclume, d’en rien tirer qui puisse servir une fin morale, traitons–la esthétiquement et voyons si de la sorte elle deviendra profitable. »

Thomas de Quincey, De l’assassinat considéré comme un des beaux-arts

 

"Je suis restée longtemps avec cette idée de vouloir faire un corps allongé féminin en sculpture. Jusqu’à ce que je rencontre une vidéo amateur sur internet, d’une manifestante mise au sol et durement malmenée par des soldats, le 17 Décembre 2011, lors d’un rassemblement populaire cherchant à imposer la démocratie, sur la place Tahrir au Caire. L’image de cette « Fille au soutien gorge bleu » a fait le tour du monde, elle est devenue symbolique du mouvement insurrectionnel du peuple égyptien mais aussi du comportement agressif et du harcèlement sexuel masculin envers la femme lors de ces évènements (une soixantaine d’agressions en 4 jours). Le lien, entre ma préoccupation artistique et ce mauvais traitement, m’a en quelque sorte sauté aux yeux. Mettre en rapport la beauté, la sensualité, la fragilité d’un corps de femme, un thème classique dans l’histoire de l’art, et la violence que les sociétés peuvent exercer à tous les niveaux ouvertement ou non sur l’être humain, m’a paru coïncider avec mon souhait de construire un corps allongé, d’y trouver des résolutions formelles et d’en jouer, mais aussi tenter de l’adapter à notre monde d’aujourd’hui."

 Françoise Vergier, Novembre 2014

 

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La terre des paysans - fusain, pastel - 130 x 132 cm

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La fille au soutien gorge bleu

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Si la ville la campagne l'animal

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Le voile de Véronique - fusain 70 x 70 cm

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Françoise Vergier est née à Grignan en 1952, elle partage sa vie entre Paris et le sud de la France, dans un contexte rural. Septième enfant de parents paysans, Françoise Vergier est devenue sculpteur parce qu’elle est « fille de la terre » et son travail est infusé d’une nature toute autobiographique. « J’habite un magnifique paysage de campagne qui me fait songer au monde et à moi-même. Je considère la terre comme un corps vivant, doté d’une puissance de création et de renouvellement incessant. Cette énergie, les anciens l’avaient nommée la Grande Déesse. Elle est de principe féminin, les humains la possèdent tous en eux-mêmes. Mon travail réactive cette réalité divinisée en des temps très anciens. Petit à petit, au fil du temps, elle fut écartée par des valeurs patriarcales que nous vivons.

 

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Commentaires
V
De rien, il m'en reste encore à vous montrer, mais qui sont un peu tristes dans les sujets, je le ferai un peu plus tard. Pas envie en ce moment :)
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J
Grand merci pour le reportage détaillé (!!!) - que j'ai suivi avec intérêt. J'ai le sentiment que c'est un art "d'idées". Je comprends qu'on voudrait du "contenu" (oh combien!), mais je ne sais pas si je suis souvent prêt de faire le départ vers la pensée/imaginaire à ce point là très souvent.... ;D.
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Y
moi non plus je n'avais pas vu. Curieux cette envie de dire en le cachant presque derrière l'esthétique. C'en est encore plus fort, plein de délicatesse. Ce n'est pas une colère qui hurle.
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V
C'est son tableau "la cible" qui était présenté au salon. Je n'y avais pas prêté attention tout d'abord, on aurait dit un dessin abstrait et puis il y a quelque chose qui "appelle" quand on passe à coté. C'est complètement inconscient mais le cerveau doit reconnaître quelque chose de fort qui l'interpelle. Ensuite en regardant on voit la forme circulaire, le titre "cible" et on comprend ce qui se passe. Une femme dénudée à terre et des gens autour.
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Y
Je ne sais pas si ça me plait, mais quelle force dans ce travail !
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