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28 avril 2014

Salon du dessin 2014 - Deux fox terriers - Francis Picabia

 

nez

Une truffe

 

oeil

Un oeil

 

oreille

Une oreille

 

pelage

Du pelage

 

barbe

Des poils sous le menton

 

Ce sont les lettres du mot "fox-terrier" écrit par Francis Picabia. Mais le dessin dit beaucoup plus que "chien". Il dit : "attention extrême et soutenue", il dit : "profil aérodynamique", il dit : "regard affuté", il dit : "muscles tendus près à l'action". Et ce qui permet de raconter tout cela, c'est la façon dont les lettres du mot sont liées.

Le langage graphique est d'une précision d'horloger, il va à l'essentiel et il le formule clairement. Trait affirmé et net, contour juste, pour le nez et l'oeil, où se concentrent toute l'attention et la fixité du chien. Trait "mouvant" pour l'oreille, qui se pointe vers l'avant. Traits en tous sens pour évoquer le pelage du chien. Et ce qui lie tout cela, ce sont les lignes... le dessus de la tête, de la pointe du nez à la nuque, et la courbe de la gorge, qui porte la tête en avant. Tout est tendu, près au départ.

Je ne peux pas m'empêcher en voyant ce dessin de penser à une voiture de course et à son pilote.

ferrari_f12_profil

J'y vois une grande élégance dans le contenu et beaucoup de savoir faire dans la technique de dessin. L'aquarelle est discrète, mais joue un rôle de premier plan dans la réussite du dessin. L'ombre subtile de la joue suffit à rendre son relief. On sent les muscles et la machoire sous cette ombre. Pour exécuter ce dessin les moyens sont simples. Mais l'exécution est parfaite et le contenu est d'une grande richesse émotionnelle.

 

Picabia, 2 fox terriers, G

Graphite et pierre noire, aquarelle sur papier - 24 x 31 cm.

 

Je me suis fait toutes ces réflexions hier soir, en regardant longuement ce dessin. J'avoue que je ne connaissais rien de son auteur.

J'ai lu ce matin des résumés de sa biographie. Il y est dit que Francis Picabia aimait les voitures, au point d'en avoir possédé plus de 150. Cet amour immodéré a contribué à sa ruine. 

 

 

picabia_o

 Francis Picabia au volant d'une de ses voitures

 

Il est étonnant que cette passion soit passée dans le dessin de ces chiens, et que cela soit arrivé jusqu'à moi. La magie du dessin...

 

Nul doute que Francis Picabia aurait aimé les voitures d'aujourd'hui. Les voitures de course en 1926-1928 (date approximative du dessin) n'avaient pas le profil aérodynamique des fox-terriers. La voiture de course en 1927 c'était ça :

 

Type_48

Peugeot 201X - 1927


Modèle de compétition équipé d'un moteur de 994 cm3 à arbre à cames en tête développé par Bugatti, fabriqué à une vingtaine d'exemplaires. Elles atteignaient 135 km/h.

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