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22 décembre 2013

La montagne de l'âme - Chapitre 4 - - Gao Xingjian

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Gao Xingjian

Chapitre 4 : (je)

"Je pars en flânant sous une pluie fine. Je n'ai plus marché dans un tel paysage de pluie et de brume depuis des années. Je passe près du centre de soins cantonal de Wolong qui paraît abandonné ; dans la forêt, règne un calme parfait seulement interrompu dans le lointain par le chuintement d'un torrent. Je n'ai plus ressenti une telle insouciance depuis longtemps. Plus besoin de réfléchir, je laisse mon esprit vagabonder. Pas l'ombre d'un homme ou d'une voiture sur la grand-route, tout est vert, c'est le printemps." (....)

"Je contemple la montagne verte perdue dans la brume en face de moi. On distingue une descente de bois escarpée de couleur grisâtre. La couverture végétale est déjà totalement détruite. Autrefois, avant que la route ne parvienne jusqu'ici, les deux versants devaient être couverts de forêts épaisses. J'ai toujours eu envie d'aller dans la forêt primitive, sans pouvoir dire pourquoi cela m'attire autant.

La pluie fine ne cesse de tomber, de plus en plus serrée, formant un écran léger recouvrant les crêtes montagneuses, estompant les vallons et les ravins. Un tonnerre sourd et indistinct gronde derrière les sommets. Je réalise soudain que le bruit que j'entends le plus, c'est celui de la rivière en contrebas de la route. Il ne cesse jamais, rugissant toujours, avec le même débit violent. La rivière qui descend des montagnes enneigées pour se jeter dans la Minjiang coule avec une impétuosité pleine d'une énergie dangereuse et oppressante que les cours d'eau des plaines ne possèdent jamais."

 

Les chapitres du livre se suivent et ne se ressemblent pas, très différents dans le style. Certains chapitres ont des phrases très courtes et très simples, proches du langage oral, dans d'autres on retrouve ce style d'écriture, que je trouve moi d'une lecture plus agréable. Ecrit à la première personne, l'identification au personnage y est plus facile. On a pas cette mise à distance bizarre provoquée par le "tu".

J'aime les chapitres en "je", où le personnage vit pleinement l'instant présent et où on vit les sensations avec lui. Curieusement dans les chapitres en "tu" je trouve qu'on a la position d'un voyeur épiant le monde intérieur et intime du personnage.

Toutes les images de "la montagne de l'âme" peuvent se lire au premier degré mais aussi comme des métaphores. Libre à chacun d'y voir ce qu'il veut y voir, comme dans les peintures à mi chemin entre figuratif et abstrait de l'auteur.

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