Le Pont de Rohan suite et fin
DCM - Peinture à l'huile - couteau sur papier peint
Au cours de peinture précédent j'ai dessiné le motif au fusain. Mon support : le dos de papier peint, tendu avec du ruban craft sur une planche de médium. Papier préparé avec trois couches de gesso teinté de jaune pale, un ponçage au papier de verre fin entre chaque couche. Ce qui donne un support très lisse.
Entre les deux cours j'ai corrigé les erreurs du dessin et je l'ai fixé avec plusieurs couches de fixatif en bombe.
Pendant le cours : debriefing avec le prof. Il aime beaucoup le dessin, me dit qu'il pourrait rester tel que. Me demande plusieurs fois si je l'ai pris en photo. Il a visiblement peur que je l'abîme en peignant dessus. Il me donne quelques conseils pour la mise en couleur. Il a peur que je fasse du coloriage, est effrayé par les couleurs primaires que j'ai sorties. Bleu vert ocre jaune blanc noir... Me dit de travailler en masses. C'est bien mon intention.
J'ai prévu de peindre au couteau, avec mes mélanges couleurs/huile de lin polymérisée. Le prof a l'air sceptique mais me dit "ok je te laisse faire..."
J'attaque le ciel. Sur ce support extremement lisse et plat le couteau glisse et la peinture n'accroche absolument pas, elle se pose plus ou moins bien. Je me dis que je vais galérer... mais de toute façon je n'ai apporté que ce matériel je ferai avec quelque soit le résultat produit, je me moque de gacher le dessin. J'expérimente.
Je fais le ciel, je le lisse avec la technique apprise pendant le stage de peinture au couteau. C'est moyennement concluant. Je ne suis pas satisfaite de mon bleu.
J'attaque les rellets dans l'eau. Le résultat est innattendu. Le mélange peinture/huile sur ce support lisse s'étale de manière très fine avec le plat du couteau et devient transparent, laissant voir les valeurs du dessin au fusain qui se trouve en dessous. Cette fine couche est très brillante.
Je continue, travaillant en grandes masses, mélangeant mes couleurs "au jugé". Regardant peu le modèle. J'ai oublié le mien, celui que je peux utiliser n'est pas très accessible.
Le prof revient. Il est très étonné par l'effet produit. Je suis en train d'enlever mon ciel pour le refaire, le griser à droite et l'éclaircir au dessus des batiment à gauche. Sur ce support il suffit de gratter avec le tranchant du couteau pour ôter la peinture fraiche. C'est ce que je fais aussi pour éclaircir les endroits les plus éclairés des batiments, avant d'y apporter une fine couche de blanc.
Je suis obligée de m'interrompre car nous faisons un arrêt pour commenter tous les tableaux alignés côte à côte. Voir ce qui est bien, ce qui est à corriger.
Je suis vraiment surprise des éloges qui sont adressées à mon tableau. Je demande quels en sont les défauts. Je suis déçue de ne pas en entendre, ni de conseils pour le terminer. Car le prof m'interdit d'y retoucher, il a peur que je perde les qualités qui sont présentes si je continue. Il insiste (j'insiste aussi). Me demande de lui faire confiance.
Comme j'ai beaucoup d'admiration pour lui j'arrête là. J'ai peu retenu ce qui a été dit de mon travail. De la personnalité, les lumières bien placées, l'ambiance, le reflet dans la partie gauche qui est très réussi, celui à droite qui est faux (pas fini !) mais qui donne un effet "tour de babel" qui apporte quelque chose. "Et les défauts ?" j'ai dit. "les défauts tu en trouvera toujours, mais parfois les défauts font la qualité".
Voilà qui me laisse un peu sur ma faim mais contente, évidemment.