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27 juin 2013

Picasso - Propos sur l'Art - 4

"Mes plus pures émotions, je les ai éprouvées dans une grande forêt d'Espagne, où, à seize ans, je m'étais retiré pour peindre."

"Mes plus grandes émotions artistiques, je les ai ressenties lorsque m'apparut soudain la sublime beauté des sculptures exécutées par les artistes anonymes de l'Afrique. Ces ouvrages d'un religieux, passionné et rigoureusement logique, sont ce que l'imagination humaine a produit de plus puissant et de plus beau."

Nok_sculpture_Louvre_70-1998-11-1Homme Nok

"Un artiste digne de ce nom doit donner aux objets qu'il veut représenter le plus de plasticité possible. Ainsi doit-on représenter une pomme : si l'on trace un cercle, on figurera le premier degré de plasticité du modèle. Il est possible cependant que l'artiste veuille amener son oeuvre à un degré de plasticité plus élevé et qu'alors l'objet à représenter finisse par figurer sous la forme d'un carré ou d'un cube qui ne seront nullement la négation du modèle."

Makonde_elephantElephant Makonde

"Pourquoi croyez vous que je date tout ce que je fais ? C'est qu'il ne suffit pas de connaître les oeuvres d'un artiste. Il faut aussi savoir quand il les faisait, pourquoi, comment, dans quelles circonstances."

A propos de l'art abstrait :

"Vous avez bien fait d'avoir photographié ça... Car cela montre bien la nature et les limites de l'art abstrait... Ces coups de pinceaux (grands coups de pinceaux donnés pour effacer des graffitis) sont très beaux... Mais c'est une beauté naturelle... Des traits de pinceaux qui n'ont aucune signification ne feront jamais un tableau. Moi aussi, je donne des coups de pinceaux et parfois on dirait même que c'est de l'abstrait... Mais ils signifient toujours quelque chose : un taureau, une arêne, la mer, la montagne, la foule... Pour arriver à l'abstraction, il faut toujours commencer par une réalité concrête..."

A propos de graffitis (visages gravés faits de deux ou de trois trous dans un mur) :

"De semblables visages, j'en ai fait souvent moi-même. Ceux qui les gravent vont d'emblée aux signes. L'art est le langage des signes. Quand je prononce "homme", j'évoque l'homme ; ce mot est devenu le signe de l'homme. Il ne le représente pas comme pourrait le faire la photographie. Deux trous, c'est le signe du visage, suffisant pour l'évoquer sans le représenter... Mais n'est-il pas étrange qu'on puisse le faire par des moyens aussi simples ? Deux trous, c'est bien abstrait si l'on songe à la complexité de l'homme... Ce qui est le plus abstrait est peut-être le comble de la réalité..."

"Regardez ces yeux... Ce sont tous des trous profonds creusés dans le mur. Or certains semblent être bombés, comme s'ils étaient en relief. D'où ça vient ? Ce n'est pas un effet d'optique ; nous voyons bien que ce sont des trous. Notre savoir influence notre vision."

1934 sculpture en plâtrePicasso - 1934

Spontanéité - Premier jet :

"Je ne veux pas gâter la première fraîcheur de mon oeuvre... S'il m'était possible, je la laisserais telle quelle, quitte à recommencer et l'amener à un état plus avancé sur une autre toile. Puis j'agirais de même avec celle-ci... Il n'y aurait jamais une toile "achevée", mais les différents "états" d'un même tableau qui disparaissent d'habitude au cours du travail... Achever, exécuter n'ont-ils pas, d'ailleurs, un double sens ? Terminer, finir, mais aussi mettre à mort, donner le coup de grâce ? Si je peins tant de toiles, c'est que je cherche la spontanéité et, ayant exprimé avec quelque bonheur une chose, je n'ai plus le courage d'y ajouter quoi que ce soit..."

"Matisse fait un dessin, puis il le recopie... Il le recopie cinq fois, dix fois, toujours en épurant son trait... Il est persuadé que le dernier, le plus dépouillé, est le meilleur, le plus pur, le définitif ; or, le plus souvent c'était le premier... En matière de dessin, rien n'est meilleur que le premier jet."

 

Réalisme - Photographie :

"Quand on voit ce que vous exprimez par la photo, on se rend compte de tout ce qui ne peut plus être le souci de la peinture... Pourquoi l'artiste s'obstinerait-il à rendre ce que à l'aide de l'objectif on peut fixer si bien ? Ce serait une folie, n'est-ce pas ? La photographie est venue à point nommé pour libérer la peinture de toute littérature, de l'anecdote et même du sujet. En tout cas, un certain aspect du sujet appartient désormais au domaine de la photographie... Les peintres ne devraient-ils pas profiter de leur liberté reconquise pour faire autre chose ?"

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