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5 mars 2013

Frederick Barnard (1846-1896)

Frederick (Fred) Barnard : illustrateur, caricaturiste et peintre de genre. Il est connu pour son travail sur les romans de Charles Dickens. C'est un des précurseurs de la bande dessinée (voir à ce propos l'article consacré aux bandes dessinées du Graphic site Neuvieme art).

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"Barnard a travaillé comme illustrateur pour punch , The Illustrated London Nouvelles et Harper hebdomadaire . En 1871 Chapman and Hall lui commande l'illustration de neuf volumes des œuvres de Dickens dont Bleak House , A Tale of Two Cities , Sketches by Boz , Nicholas Nickleby , Barnaby Rudge , Dombey and Son et Martin Chuzzlewit. Il va produire environ 450 illustrations sur une période de huit ans.

À la fin du XIXe siècle, Barnard, un peu comme Luke Fildes , avait acquis une réputation enviable en tant que portraitiste de l'aristocratie et de la famille royale." (source : wikipédia)

J'ai eu beaucoup de mal à me restreindre dans le nombre d'images. Les illustrations de Fred Barnard sont tellement riches d'enseignements... composition, choix de cadrage, traitement des différents plans, expressivité des personnages, ambiance, jeux de lumières, chaque dessin est intéressant à regarder. Chaque scène illustrée raconte une histoire et donne une mine d'informations.

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Barnaby Rudge, the 'idiot boy'

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4 mars 2013

Edwin Austin Abbey (1852-1911)

Van Gogh est collectionneur de gravures, qu'il prélève dans la presse. Il évoque plus d'une centaine d'illustrateurs dans sa correspondance avec Théo, et surtout avec Rappard, lui aussi collectionneur, avec lequel il échange des pièces qu'il a en double.

Le premier sur la liste alphabétique des artistes cités est Abbey (cliquer sur le lien ci-dessous permet d'accéder à sa fiche sur le site "The Victorian web").

Edwin Austin Abbey (1852-1911)

Illustrateur et peintre américain. Il est particulièrement connu pour ses illustrations dans Harper's Weekly, ses fresques de la Boston Public Library et du Capitole de Pennsylvanie. Ses nombreuses peintures représentent des œuvres littéraires ou théâtrales, et le Couronnement d'Édouard VII.

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Extrait de "Richard, Duc de Gloucester et Lady Anne", 1896 (source : art-magique.blogspot.fr) :

Edwin Austin Abbey_richard_duke_of_gloucester_and_the_lady_anne_1896 - illustrateurs

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2 mars 2013

La famille Koekkoek.

Vincent Van Gogh évoque le nom de Koekkoek dans une lettre à son frère Théo où il fait la liste de ses peintres préférés. En faisant une recherche d'images je suis tombée sur un Koekkoek, puis deux, puis trois... puis sept ! Je connaissais et j'aimais déjà Barend Cornelis, je découvre les autres, tous peintres de talents.

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(cliquer sur l'image pour agrandir)

Voici une petite revue des peintres de cette famille, en commençant par le plus ancien :

Jan Herman KOEKKOEK ou Johannes Hermanus KOEKKOEK (1778-1851). Peintre hollandais - Paysages marins et de rivières.

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Barend Cornelis KOEKKOEK (1803-1862). Paysages boisés et de neige. Premier fils de Johannes Hermanus Koekkoek (1778-1851).
J'avais déjà fait un article sur lui le 26/08/2011 : http://decem.canalblog.com/archives/2011/08/26/21868796.html

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Marinus Adrianus Koekkoek (1807-1870). Paysages. Deuxième fils de Johannes Hermanus Koekkoek (1778-1851)

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Johannes KOEKKOEK (1811-1831) : paysages marins, troisième fils de Johannes Hermanus Koekkoek (1778-1851)

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Hermanus KOEKKOEK the Elder (1815-1882). Paysages. Scènes de vie quotidienne en bord de côtes. Quatrième fils de Johannes Hermanus Koekkoek (1778-1851)

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Willem KOEKKOEK (1839-1895). Paysages urbains. Fils de Hermanus KOEKKOEK the Elder (1815-1882). J'aime particulièrement les tableaux de Willem parce qu'ils me transportent dans un monde de conte pour enfants, avec une palette de couleurs que j'aime beaucoup.

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Johannes Hermanus Barend KOEKKOEK (1840-1912). paysages, Scènes côtières. Deuxième fils deHermanus KOEKKOEK the Elder (1815-1882)

 

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28 février 2013

Vincent Van Gogh - Dessins - année 1882

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28 février 2013

Procédés - Citations Vincent Van Gogh

"Si je n'ai pas fixé ton dessin ou si je l'ai retouché après l'avoir fixé, de sorte qu'il présente des tâches à l'éclat désagréable, il faut l'arroser carrément d'un grand verre de lait ou d'un mélange d'eau et de lait, et le laisser sécher ensuite. Tu verras naître un noir typique, beaucoup plus nourri que le noir d'un dessin au crayon."

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"Il y a moyen d'obtenir avec un crayon de menuisier des effets bien supérieurs à ceux qu'on obtient avec ces fabers élégants.

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Je préfère le graphite nature aux très fines tiges des fabers couteux. Le luisant disparait si on le fixe avec du lait.

Lorsqu'on travaille dehors et qu'on se sert de conté, la vive lumière t'empêche de voir ce que tu fais et l'on constate après que c'est devenu trop noir, alors que le graphite est gris plutôt que noir, et qu'il y a toujours moyen de le rehausser de quelques octaves en retouchant avec une plume.

Le fusain est très convenable, mais il perd de sa fraicheur quand on insiste trop. (...)

Si quelqu'un inventait une bonne plume permettant de travailler au dehors, il y aurait peut-être plus de dessins à la plume dans le monde.

On obtient des résultats remarquables avec un fusain trempé préalablement dans l'huile. L'huile fait fontion de fixateur et le noir est plus chaud et plus intense."

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"Le papier que je préfèrerais c'est du papier couleur de lin non blanchi épais, celui qu'on appelle je crois de l'ingres double."

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28 février 2013

Le moine et l'astrophysicien

Je viens de terminer la lecture de "L"infini dans la paume de la main". Je ne l'ai pas lu avec un stylo et un bloc-note à la main, comme je le fais pour la correspondance de Vincent Van Gogh. Mais j'ai tout de même noté une page qu'il m'a paru intéressant de partager sur le blog.

"Dans la lignée des rencontres de plus en plus fréquentes entre science et spiritualité, ce livre est le dialogue entre Matthieu Ricard, chercheur en biologie devenu moine bouddhiste, et l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan, né à Hanoï en 1948, auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique.

Ils comparent leurs points de vue sur le temps, la matière, la conscience, les rapports entre le corps et l'esprit, la méditation et l'action, la science et l'éthique... "

Page 317 et 318 (chapitre 13, "la raison et la contemplation)

"M : Tu parlais de l'utilisation, en physique et en astrophysique, d'instruments de plus en plus puissants. Dans la méthode contemplative, l'instrument est toujours l'esprit. Au début il est mal ajusté, capricieux, inconstant et désorienté. Il est aussi difficile à calmer qu'un animal sauvage pris dans un filet. Il faut donc le régler et agrandir son champ de vision, comme on agrandit le diamètre du télescope. Cet entraînement n'est pas un but en soi, mais il est nécessaire pour affiner l'outil de l'introspection. Grâce à un effort soutenu, l'esprit devient plus stable, calme et maniable. On élimine les vagues des émotions grossières, puis la houle de l'agitation mentale et des pensées discursives. On identifie les mécanismes fondamentaux de l'attirance, de la répulsion, de l'obscurcissement ou de la clarification de l'esprit, de l'asservissement ou de la liberté intérieure.

T : Identifier les pensées perturbatrices signifie-t-il les neutraliser ?

M : Il ne faut pas vouloir les bloquer, mais remonter à leur source et regarder leur nature première. On s'aperçoit alors que les pensées n'ont pas le pouvoir d'aliénation qu'on leur prête. Si on les examine, on découvre qu'elles n'ont ni forme, ni couleur, ni localisation, et qu'elles s'évanouissent au fur et à mesure qu'on les scrute. Elles viennent de nulle part et n'ont nulle part où aller lorsqu'elles disparaissent. Leur apparente solidité s'évanouit comme la gelée matinale fond sous les rayons du soleil.

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Ensuite, on peut demeurer dans la simplicité primordiale de l'esprit, la clarté naturelle de l'instant présent, la sérénité immuable de la transparence ultime de l'esprit, sans évoquer le passé ni imaginer l'avenir, sans espoir ni crainte.

Cet exercice n'aurait aucun intérêt en soi si, maintes fois répété, il ne conduisait à reconnaître le caractère insaisissable des pensées. Cette reconnaissance de leur vacuité nous libère de leur empire. Les pensées perturbatrices perdent peu à peu leur pouvoir de soulever en nous des tempêtes intérieures et de nous rendre négatifs envers les autres. Au fil du temps, on devient expert dans ce processus de libération et, lorsque les pensées surviennent, on les regarde aller et venir comme un vieil homme tranquille regarde des enfants jouer.

Dans un premier temps, reconnaître les pensées au moment où elles naissent, c'est comme repérer dans une foule quelqu'un que l'on connaît bien. A un stade plus avancé les pensées se libèrent d'elles-mêmes, comme le serpent qui dénoue sans aide extérieure un noeud fait avec son propre corps. Cette "libération" n'a bien sûr rien à voir avec le fait de donner libre cours à tous nos caprices. Libération veut dire ici que les pensées cessent de s'enchaîner et donc de plonger notre esprit dans la confusion. Enfin, à la troisième étape, on maîtrise parfaitement la libération des pensées qui ne peuvent donc plus nous causer aucun tort. On dit qu'elles sont comme un voleur dans une maison vide : le voleur n'a rien à gagner et le propriétaire n'a rien à perdre. Les pensées naissent et se dissolvent sans laisser de traces, comme lorsqu'on fait un dessin avec le doigt sur la surface de l'eau."

27 février 2013

Etre vrai - Etre soi même - Exprimer sa sensibilité - Montrer - Regarder, trouver beau, aimer - Transmettre - Citations Van Gogh

Vincent Van Gogh - Janvier 1882

"Voici un croquis d'une des petites aquarelles. Elle représente un coin dans mon atelier, avec une jeune femme qui moud du café. Tu peux te rendre compte que je cherche un ton : une tasse ou une main qui brillent, qui reflètent la vie et se dessinent sur le fond flou, crépusculaire, et qui contrastent brutalement avec ce coin de la cheminée et avec le poele - du fer et des pierres et un parquet de bois - Si je réussis à achever ce dessin tel que je le veux, il sera pour les trois quarts au moins en "style savon vert", et je ne mettrai de la tendresse, de la douceur et du sentiment que dans le coin où se trouve le bébé.
Tu comprendras que je ne sais pas encore exprimer tout cela tel que je le sens."

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"Quoi qu'on en dise, dessiner est l'essentiel, et de loin le plus difficile par dessus le marché."

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"Bien que je ne puisse dédaigner l'argent, surtout pas en ce moment, je persiste à croire que l'essentiel c'est de faire quelque chose de défendable (exprimé selon mon caractère personnel et mon tempérament)."

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"Qu'il soit un peu plus long ou un peu plus court, le chemin à suivre est tout indiqué : pénétrer profondément la nature. "Il reste à être vrai" disait Gavarni."

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"Voir poindre un peu de lumière donne de la joie, et j'entrevois à présent un peu de lumière. Il est très agréable de dessiner un être humain, une chose qui vit. C'est diantrement difficile, mais c'est exquis."

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"Je ne peux en aucun cas me laisser aller à lancer sur le marché des oeuvres qui ne portent pas la marque de mon caractère personnel."

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"Il vaut mieux être moi même et exprimer, bien que ma facture soit un peu lourdaude, des choses sévères, âpres, mais vraies. Je ne courrai pas après les amateurs ou les marchands ; que ceux qui en éprouvent l'envie viennent jusqu'à moi."

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"Je recopie quelques phrases extraites du "Millet" de Sensier, qui m'ont profondément ému et frappé ; ce sont des mots de Millet : "L'art c'est comme un combat, il faut y mettre sa peau. Il s'agit de travailler, comme plusieurs nègres ; j'aimerais mieux ne rien dire, que de m'exprimer faiblement."

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"J'adore regarder un objet, le trouver beau, l'étudier, le tenir dans mes mains, me dire finalement, je vais le dessiner, puis dessiner jusqu'à ce que "ça y soit".

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"Une oeuvre sur laquelle on a travaillé en faisant de son mieux pour la doter de caractère et de sentiment, ne manque pas de charme et n'est pas invendable. Il vaut peut-être mieux qu'elle ne plaise pas tout de suite à tout le monde".

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"Les lignes d'un croquis (de nu) sont assez simples. Mais lorsqu'on se trouve devant le modèle, il est plus difficile de saisir ces lignes simples, caractéristiques. Ces lignes si simples qu'on peut les tracer à la plume mais je le répète, la difficulté consiste à découvrir les grandes lignes qui permettent de rendre l'essentiel à l'aide de quelques lignes et de quelques traits.
Ce qui ne va pas tout seul, c'est de choisir les lignes dont on dira qu'il fallait évidemment choisir celles-là."


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"Aujourd'hui je t'ai envoyé par la poste un dessin (sorrow)"

"J'ai essayé de mettre un peu de sentiment dans cette figure (...) A mon sens, c'est la meilleure que j'ai dessinée jusqu'à présent. (...) Je n'ai pas craint d'y mettre un peu de mélancolie, parce qu'il t'était destiné et que tu comprends ces choses là. J'ai voulu exprimer à peu près : "Mais reste le vide du coeur que rien ne remplira". Comme il est dit dans le livre de Michelet."

 

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L'autre (les racines), représente quelques racines d'arbre dans un sol sablonneux. J'ai essayé d'exprimer la même idée dans le paysage que dans la figure. L'idée de s'enraciner convulsivement, passionnément dans la terre et de se trouver néanmoins arraché en partie par les tempêtes. J'ai voulu exprimer un reflet de la lutte pour la vie, tant dans cette blanche et svelte figure de femme que dans ces noires et revêches racines noueuses."

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"A cette époque là, j'aurais été incapable de confier au papier ce que je voyais et sentais. (...) Ma vie n'est plus ensoleillée comme en ce temps là ; je ne voudrais pourtant pas retourner sur mes pas, précisemment parce que je vois poindre quelque chose de précieux au sein de la peine et de l'adversité : la faculté d'exprimer cette sensibilité."

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"Tu dois bien te pénétrer de ma façon de considérer l'art. Pour atteindre le vrai il faut beaucoup travailler et longtemps. Ce que je désire, le but que je m'impose est bigrement difficile à atteindre. Pourtant je ne crois pas viser trop haut. Je veux faire des dessins qui produisent de l'impression. "Sorrow" est un mince début. (...)

En tout cas, j'y ai exprimé un sentiment jailli directement de mon coeur.

Je ne vise pas à exprimer dans mes figures et dans mes paysages une espèce de mélancolie sentimentale, mais une douleur tragique. Enfin je veux en arriver à ce qu'on dise de mon oeuvre : cet homme sent intensément, cet homme est doué d'une sensiblilité très délicate.
En dépit de ma soi-disant grossièreté, ou à cause d'elle, comprends-tu ? Il peut paraître prétentieux de ma part de parler ainsi en ce moment ; c'est bien pourquoi j'entends me montrer énergique. Que suis-je aux yeux de la plupart des gens ? Une nullité. (...) quelqu'un qui n'a pas de situation sociale et n'en aura jamais (...) Bon, mettons qu'il en soit ainsi. Je voudrais prouver par mon oeuvre qu'il y a tout de même quelque chose dans le coeur de cet original, de cette belle nullité.
C'est mon ambition. Malgré tout, elle s'inspire moins de la rancoeur que de l'amour, et davantage de sérénité que de passion. S'il est vrai que j'ai parfois des ennuis par dessus la tête, il n'est pas moins vrai qu'il subsiste en moi une harmonie et une musique calmes et pures.

Je découvre des sujets de tableaux ou de dessins dans la maisonnette la plus pauvre, dans le coin le plus crasseux (...)

Ces derniers temps, je n'ai guère bavardé avec des peintres. J'ai n'ai aucune raison de m'en plaindre. ce n'est pas tant la voix des peintres que la voix de la nature qu'il me faut écouter.(...)

Je trouve vraie la réflexion du père Millet : "il me semble absurde que les hommes veuillent être autre chose que ce qu'ils sont."

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"Je ne dessine pas pour ennuyer les gens, mais pour attirer leur attention sur ce qui en vaut la peine et qu'on ne voit pas toujours."

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"Le vent de la fortune soufflera-t-il plus tard dans mes voiles ? M'est avis que cela dépend moins de mon oeuvre que d'autre chose. Tant que je me tiendrai sur mes jambes, je livrerai tranquillement mon combat, comme ça et pas autrement : je regarderai gentiment par ma lucarne les choses de la nature, et je les dessinerai fidèlement, par amour."

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"Le devoir du peintre consiste à s'abîmer entièrement dans la nature, à user de toutes ses facultés intellectuelles et à traduire tous ses sentiments dans son oeuvre, afin de la mettre à la portée des autres.
A mon sens, travailler pour vendre n'est pas exactement le bon chemin, c'est plutôt se payer la tête des amateurs. Les véritables artistes ont fait ainsi, et la sympathie dont ils ont été entourés tôt ou tard a été le résultat de leur sincérité."

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"Peindre frise l'infini - je ne puis l'expliquer que comme ça - mais c'est un moyen merveilleux pour exprimer des états d'âme. Les couleurs contiennent le secret des harmonies et des contrastes qui vous viennent docilement en aide, et dont on ne saurait tirer parti autrement."

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"En un sens, je me félicite de ne pas avoir appris à peindre. J'aurais peut-être appris à passer devant un tel effet (indiquer les racines et les troncs en pressant directement le tube et remodeler celà à l'aide du pinceau). Maintenant je dis : non - voilà exactement ce qu'il me faut ; si ça ne va pas, eh bien, ça ne va pas, mais je veux essayer de le peindre, bien que j'ignore comment je dois m'y prendre. Je ne saurais te dire comment je m'y prends. Je viens m'installer avec une feuille vierge devant le coin qui retient mon attention, je regarde ce qui s'offre à mes yeux, et je me dis : cette feuille vierge doit se couvrir d'une image - je rentre mécontent, je la mets de coté et, quand je me suis reposé un peu, je vais la regarder, en proie à une sorte d'angoisse. Je suis toujours mécontent, car le souvenir de ce superbe coin de nature occupe encore trop mon esprit pour que je puisse être content - mais cela ne m'empêche pas de découvrir dans mon oeuvre un reflet de ce qui m'avait frappé, et je me rends compte que la nature m'a raconté quelque chose, qu'elle m'a parlé et que j'ai sténographié ses paroles. Encore que certains mots de ma sténographie sont indéchiffrables, qu'elle comporte des erreurs et des lacunes, il subsiste quelque chose de ce que la forêt, le littoral et les figures m'ont dit, non dans un language chatié, conventionnel, mais inspiré par la nature elle-même, et non par un procédé savant ou par un système."

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"Deux particularités de l'automne me séduisent à un point extraordinaire. Il y a parfois une douce mélancolie dans les feuilles qui tombent, dans la lumière atténuée, dans les formes indécises des choses, dans l'élégance des troncs minces. Mais j'aime autant son aspect vigoureux, âpre, et ses effets de lumière violents, par exemple un bêcheur couvert de sueur sous le soleil de midi."

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"On se heurte à bien des difficultés avant de parvenir à exprimer quelque chose, mais ce sont précisemment ces difficultés là qui sont excitantes."

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"Il ne m'est jamais venu à l'esprit d'exposer. Je n'ai pas la moindre envie d'exposer. Il m'arrive de temps à autre de désirer que l'un ou l'autre de mes amis vienne jeter un coup d'oeil dans mon atelier (...) mais je n'ai jamais eu envie, et je crois que d'ailleurs je ne l'aurai jamais, de demander au public de venir voir mon oeuvre. Qu'on l'apprécie ne me laisse pas indifférent, mais il faut qu'on le fasse sans bruit ; et ce que j'estime la chose la moins enviable au monde, c'est une certaine forme de popularité."

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"Il m'arrive d'être pris d'une grande envie de dessiner un paysage, comme on a envie de faire une longue promenade afin de se ragaillardir, et je découvre partout dans la nature, par exemple dans les arbres, de l'expression, pour ainsi dire une âme. Une rangée de saules étêtés ressemble un peu à une procession d'hommes-orphelins.

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Le jeune blé exhale parfois quelque chose d'indiciblement pur et tendre qui fait naître la même émotion qu'un bébé endormi par exemple. L'herbe piétinée au bord de la route est fatiguée et poussiéreuse comme la population d'un quartier pauvre."

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"Pour un homme d'humeur sombre, cela fait parfois du bien de se promener sur la plage nue et de regarder la mer grise-verte, couverte de longues traînées de vagues. Mais s'il a besoin de quelque chose de grand, d'infini - de quelque chose qui lui révèle la présence de Dieu - il n'a pas besoin d'aller chercher si loin ; j'ai eu l'impression de voir quelque chose de profond, d'immense et de plus grand que l'océan dans les yeux d'un petit enfant qui se réveille le matin et pousse des cris de joie, parce que la lumière du soleil inonde son berceau. S'il existe sur terre un rayon d'en haut, c'est là qu'on peut le découvrir."

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"Il me semble qu'il est du devoir d'un peintre d'essayer d'exprimer une idée dans son oeuvre."

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"Sache que la déception que vous vaut un travail imparfait, l'echec de vos efforts et les embûches de la technique vous causent parfois une affreuse mélancolie. (...) Il s'agit de lutter contre soi-même, de se perfectionner et de renouveller son énergie."

27 février 2013

Willem Roelofs - 1822-1897 - (Artistes évoqués par Van Gogh)

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"Est coloriste celui qui, remarquant la couleur dans la nature, sait l'analyser et dit par exemple : ce vert-gris c'est du jaune avec du noir et très peu de bleu, etc... Egalement, celui qui sait composer sur sa palette les divers gris de la nature. Toutefois, il est absolument indispensable d'avoir le sens du contour fortement développé, tant pour faire au dehors un croquis ou un simple gribouillage que pour les achever ensuite. Devant moi est accrochée l'étude d'un paysage de Roelofs - un croquis à la plume ; eh bien, je ne saurais te dire à quel point ce simple contour est expressif. Il exprime tout."

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Les lettres de Vincent Van Gogh sont d'une richesse incroyable. Je crois qu'une seule lecture ne suffirait pas à en retirer tout ce qu'on peut en retirer. Poésie, profondeur de réflexion, culture artistique et littéraire... les artistes cités sont innombrables. J'ai après celle de Ziem, un vrai coup de coeur pour l'oeuvre de Willem Roelofs, que je ne connaissais pas du tout.

26 février 2013

Mauve - Fred Barnard - Millais - Herkomer - Holl - De Bock - Van Goyen - (Artistes évoqués par Van Gogh)

"Je crois bien qu'il (Mauve) met un petit morceau de sa vie dans chacune de ses toiles et dans chacun de ses dessins. Il lui arrive d'être fatigué comme un chien, et il me disait dernièrement : ça m'use".

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(Anton Rudolf Mauve)

"J'ai devant moi un tome illustré de la "household edition" de Dickens. Ces illustrations sont bigrement belles, elles ont été dessinées par Fred Barnard"

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"Je persiste à considérer l'art anglais - par exemple Millais, Herkomer et Frank Hol - comme l'une des plus sublimes et des plus nobles expressions de l'art."

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(John Everett Millais 1829-1896)

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(Hubert Von Herkomer - 1849-1914)

 

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(Frank Holl - 1845-1888)

"J'ai vu ces temps-ci de très beaux fusains de TH de Bock en circulation ; leur ciel est indiqué avec du blanc et du bleu délicat."

 1024px-A_town_on_the_river_Vecht_by_Theophile_de_Bock_(1851-1904)(Théophile de Bock - 1851-1904)

"Une volée de pigeons blancs s'approche en planant par dessus les cheminées noires qui fument. Et au-delà, il y a l'immensité d'un vert subtil et tendre, des lieues et des lieues de pâturages à plat, et un ciel gris, aussi muet et ausi paisible qu'un Corot ou un Van Goyen."

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(Jan Van Goyen 1596-1656)

24 février 2013

Gustave Doré (1832 - 1883) - (Les artistes évoqués par Van Gogh)

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"Rares sont les illustrateurs à avoir connu autant d'honneurs. Gustave Doré, génie précoce publié dès l'âge de 12 ans pour ses lithographies des 'Douze Travaux d'Hercule', aura cet immense privilège de connaître une gloire internationale pour ses variations autour de grands classiques de la littérature. 'La Divine Comédie' de Dante, 'Pantagruel' de Rabelais, ‘Don Quichotte’ de Cervantès, ‘Les Travailleurs de la mer’ d'Hugo ou les contes de Charles Perrault, Gustave Doré s'attaque à tous les genres en proposant, chaque fois, une lecture virtuose et inventive de situations qui l'encouragent à exprimer un univers fantastique et grandiloquent.

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 Car si Doré réalise principalement des gravures, un médium très classique, sa démarche brise toutes les attentes de son époque. Bien plus préoccupé par le mouvement, par la dynamique de ses compositions, il exige des graveurs qui interprètent ses dessins de se fier à l'interaction entre chaque élément, à la lumière qui se dégage de son oeuvre plutôt qu'à son simple trait. Une insistance et une intelligence qui rencontrent tout de suite un écho majeur dans le monde de l'art ; Gustave Doré est publié dans toutes les capitales européennes d'un monde encore secoué par les guerres franco-prussiennes et les soulèvements populaires.Une succession d'événements qui vont marquer cet infatigable artiste, auteur de près de dix mille illustrations, et l'encourager à s'installer à Londres où sera ouverte, pendant plus de vingt ans, la Doré Gallery.

Peintre et sculpteur à ses heures, Gustave Doré réalise plus d'une centaine de tableaux qui font encore aujourd'hui partie du patrimoine majeur de l'histoire de l'art en France. "

Source : Internet - Evene.fr

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